S'il n'y avait qu'un film à voir à Cinémania, ce serait Stella, réussite presque totale que le cinéphile québécois, hélas! risque de ne jamais revoir sur grand écran.

Film autobiographique, Stella raconte le déclassement social par le haut, en 1977, de la fille unique de petits cafetiers parisiens, plongée dans le milieu très favorisé des élèves du lycée de la Fontaine.

Dans le monde de Stella, la culture, ce n'est pas Duras, mais plutôt les stars de la variété française (Eddy Mitchell, Sheila, Gérard Lenorman ou Patrick Juvet). Dans le monde de Stella, on connaît tout des règles des jeux de cartes, mais on ignore ce que sont ces fameux «camps» (de concentration).

Loin du misérabilisme, ce Stella, vu avec les yeux de l'enfant, montre l'éclosion d'une jeune fille en rupture avec son milieu. Loin de la reconstitution anecdotique, Stella fait revivre une époque avec les «tubes» d'alors et parvient à redonner ses lettres de noblesse à la France d'en bas.

La réalisation habile et aérienne de Sylvie Verheyde est tout simplement étonnante, révélant au passage le talent sous-exploité de Karole Rocher et l'étonnante mue d'un tombeur de ces dames, Benjamin Biolay, en tenancier de bar mutique, accroché à sa cigarette.

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Stella est projeté au cinéma Impérial aujourd'hui, à 17 h, et dimanche, à 11 h 45