Avec une production d'environ 12 films par an, le Pérou est loin d'être une puissance du cinéma sud-américain. Loin derrière l'Argentine et le Brésil, cette petite industrie semble pourtant en pleine ébullition. Assez, en tout cas, pour justifier cette toute nouvelle Semaine du cinéma péruvien, qui se tient à Montréal jusqu'au 26 novembre.

«Je voulais souligner la renaissance du cinéma péruvien, explique Yuri Berger, fondateur et programmateur de l'événement. Nous avons eu quelques grands cinéastes dans le passé, dont Francisco Lombardi. Mais l'industrie a été frappée durement pendant les années du groupe terroriste Sentier lumineux. Depuis que le pays s'est remis sur pied économiquement, les choses ont changé. Dans les dernières années, le système s'est formaté. Le gouvernement donne des subventions. Et les jeunes cinéastes ont recommencé à créer en quantité et en qualité.»

 Péruvien d'origine, Yuri Berger a été programmateur pendant sept ans à Festivalissimo, qui se consacre plus largement au cinéma hispanophone. Il reprendra pour la Semaine du cinéma péruvien un concept à peu près semblable, soit un mélange heureux de films d'auteur et de films plus commerciaux.

À noter que sur les huit long métrages présentés, cinq le seront en première canadienne. Outre Mancora, du réalisateur Ricardo de Montreuil, sorte de Y tu mamá tambien version péruvienne, séléctionné au Festival du film de Sundance en 2008 (ce soir, 19h, jeudi 21h), signalons Mañana te cuento (dimanche 19h, mardi 21h) El Acuarelista (dimanche 21h, mardi 19h) Pasajeros (lundi 19h) et El Premio (ce soir, 21h).

Impossible, par ailleurs, de ne pas mentionner MadeinUSA (lundi et mercredi 21h) et Fausta: la Teta Asustada (jeudi 19h) qui ont fait leur marque sur le circuit international (Fausta, Ours d'or au dernier festival de Berlin). Ces deux films mettent en vedette la comédienne et chanteuse d'origine quechua Magaly Solier, nouvelle égérie du cinéma péruvien, qui s'est aussi fait connaître pour ses prises de position tranchées en faveur des autochtones.

Après Festivalissimo (déplacé en juin) et le festival du film brésilien (qui débute la semaine prochaine), la Semaine du cinéma péruvien devient, la troisième manifestation montréalaise consacrée au film latino-américain.

Une de trop? Yuri Berger hausse les épaules. Selon lui, la grosse communauté péruvienne de Montréal, qui compte près de 20 000 personnes, pourrait en soi justifier cette initiative. Soutenue par le consulat du Pérou et le Cinéma du Parc, la manifestation reviendra l'an prochain, advenant une première présentation réussie.

Semaine du Cinéma péruvien, au Cinéma du Parc, jusqu'au 26 novembre. Infos: www.cinemaduparc.com