Northless, du réalisateur mexicain Rigoberto Perezcano, a remporté samedi soir l'Etoile d'or (Grand prix) de la 9ème édition du Festival international du film de Marrakech (FIFM).

Le prix d'interprétation masculine a été décerné à Cyron Melville pour son rôle dans Love and Rage, du Danois Morten Giese.

Le prix d'interprétation féminine a été attribué à Lotte Verbeek pour son rôle dans Nothing personal, de la Polonaise Urszula Antoniak.

Le prix du jury a été décerné ex aequo aux films Les barons, du réalisateur belge d'origine marocaine Nabil Ben Yadir, et My daughter, de Charlotte Lim Lay Kuen, une réalisatrice de nationalité malaisienne.

«Northless», premier long-métrage de Rigoberto Perezcano, aborde les thèmes du franchissement des frontières et de l'espoir des milliers d'immigrants illégaux qui tentent de passer aux Etats-Unis dans l'espoir d'une vie meilleure au nord.

Le film raconte l'histoire de l'un d'entre eux, Andrés (Harold Torres), un jeune fermier. Après un premier échec, il retourne à Tijuana, ville frontalière aux multiples démons, où il se lie d'amitié avec deux femmes, Cata (Sonia Couo) et Ela (Alicia Lagunes).

Trouvant refuge auprès d'elles, Andrés multiplie les petits boulots mais garde l'espoir de franchir clandestinement la frontière, ce qu'il essaiera de faire une nouvelle fois.

Quinze films d'autant de nationalités différentes étaient en compétition cette année: Heliopolis, d'Ahmad Abdallah (Egypte), Leo's Room, d'Enrique Buchichio (Uruguay), Love & Rage, My Daughter, Northless, Nothing Personal, Qu'un Seul tienne et les autres suivront, de Léa Fehner (France), True Noon, de Nosir Saidov (Tadjikistan), Io Sono L'amore, de Luca Guadagnino (Italie), Les Barons, The Man Who Sold the World, de Swel et Imad Noury (Maroc), Woman Without Piano, de Javier Rebollo (Espagne), Symbol, de Matsumoto Hitoshi (Japon), Tokyo Taxi, de Kim Tai-sik (Corée du Sud) et The Good Heart, de Dagur Kari (USA).

Pour cette 9ème édition, le FIFM a aussi rendu hommage -avec 44 films programmés- au cinéma coréen, vieux d'un siècle et aujourd'hui «l'un des plus dynamiques au monde», selon les organisateurs.

Après le Maroc en 2004, l'Espagne en 2005, l'Italie en 2006, l'Egypte en 2007 et la Grande-Bretagne en 2008, le FIFM a mis l'Asie à l'honneur cette année, puisqu'une douzaine de films thaïlandais ont aussi été présentés.

La défense de l'environnement n'a pas été oubliée. Home, du Français Yann-Arthus Bertrand et Le syndrome du Titanic, de son compatriote Nicolas Hulot, ont été offerts au public de la célèbre place Jemaa El Fna, en plein centre-ville, tandis qu'An inconvenient truth («Une vérité qui dérange»), du réalisateur américain Davis Guggenheim, était présenté au Megarama de Marrakech.

Président du jury, Abbas Kiarostami avait obtenu la Palme d'or du Festival de Cannes en 1997 pour son film «Le Goût de la Cerise».

En 2008, l'Etoile d'or du FIFM avait été décernée à Wild Field, du réalisateur géorgien Mikhaïl Kalatozishvili.

Le FIFM, qui avait commencé le 4 décembre, est le principal festival de cinéma au Maroc, où sont produits chaque année une quinzaine de longs métrages et de 80 à 100 courts métrages.