Le musée du film et de la télévision de Berlin inaugurait jeudi une exposition baptisée The Complete Metropolis, consacrée au chef d'oeuvre muet de Fritz Lang, et qui offre aux cinéphiles un avant-goût de la version longue du film qui sera projetée le 12 février prochain.

Longtemps considérée comme définitivement perdue, cette version longue comprend quelque 25 minutes de pellicule supplémentaires, miraculeusement retrouvées chez un particulier en 2008 à Buenos Aires et minutieusement restaurées, qui lui redonnent pratiquement la durée de la version originelle sortie en salle en janvier 1927.

Film le plus cher de l'histoire à sa sortie, éreinté par la critique, et qui fut à deux doigts de provoquer la faillite des studios UFA qui l'ont produit, Metropolis a depuis acquis le statut de film-culte et inspiré toutes les productions majeures de la science-fiction des années 1970-80.

La nouvelle version, de 145 minutes, sera projetée gratuitement le 12 février, dans le cadre de la Berlinale, simultanément à Berlin - dans une salle de spectacle et sur un écran géant à la porte de Brandebourg -, et à l'opéra de Francfort.

Des orchestres joueront en direct la musique du film, composée par Gottfried Huppertz.

Situé dans un futur incertain, le film évoque la séparation entre une ville haute où vit une élite oisive, se complaisant dans le luxe et le divertissement, et une ville basse peuplée d'ouvriers travaillant dans des conditions très difficiles.

Freder Fredersen, le fils du dirigeant de la ville haute, tombe amoureux de Maria, une femme de la ville basse qui veut réconcilier les deux classes, alors que dans l'ombre sévit Rotwang, savant-fou qui construit des hommes-machines.

Environ 200 objets sont exposés jusqu'au 25 avril, dont des caméras, des pages du scénario, des décors en trompe-l'oeil, des extraits de la partition de la musique du film et de nombreuses photos illustrant l'aspect avant-gardiste et visionnaire de l'oeuvre de Fritz Lang.