L'actrice Emmanuelle Seigner se dit confiante dans la décision de la justice américaine à l'égard de son mari, le cinéaste Roman Polanski, sous le coup d'une demande d'extradition des États-Unis pour une ancienne affaire de moeurs, dans un entretien publié à Paris.

«Je suis sûre que cette affaire va s'arranger du côté américain. Je suis une femme optimiste et positive», déclare Emmanuelle Seigner, dans les colonnes du magazine Elle, en vente vendredi.

La justice américaine dira ce vendredi si elle accède à la demande des avocats du cinéaste de juger celui-ci par contumace pour avoir eu en 1977 une relation sexuelle avec une mineure de 13 ans, sans qu'il soit contraint de revenir aux États-Unis.

«L'homme que je connais n'a rien à voir avec celui qu'on a décrit dans les journaux. Ça n'est pas l'homme que j'ai rencontré, dont je suis tombée amoureuse, que j'ai épousé», raconte la comédienne française. «Ma vérité à moi est que Roman a toujours été un mari et un père merveilleux».

Emmanuelle Seigner, également chanteuse, entame la promotion de son deuxième album Dingue (Columbia/Sony) où elle chante un duo avec Roman Polanski. 

«Je me suis découvert un certain courage et tout le monde autour de moi s'étonnait que je ne m'écroule pas, mais ce n'est pas ma nature. Je suis quelqu'un d'assez fort. J'ai donc tenu le choc», dit-elle.

Tout en affirmant que Roman Polanski «ne s'est jamais cru au-dessus des lois» et en disant comprendre «que des mères de famille aient été choquées» par l'affaire, elle tient à replacer celle-ci dans le contexte des années 1970.

«C'était une époque de folie, le rapport à la drogue n'était pas le même, le rapport à la liberté sexuelle ou à la permissivité non plus. Aujourd'hui l'opinion a considérablement évolué sur ces sujets-là», estime Emmanuelle Seigner, compagne du cinéaste depuis 25 ans.

Roman Polanski a été arrêté en septembre en Suisse sur mandat d'arrêt américain. Après plus de deux mois derrière les barreaux, il a été assigné à résidence à Gstaad, où il attend la décision des autorités suisses sur son extradition.

Le réalisateur s'était enfui des États-Unis en 1978, avant le prononcé de sa sentence pour «relations sexuelles illégales» avec une mineure.