La récession fait mal à Ben Affleck: il est au chômage, il a dû renoncer à sa Porsche bien-aimée, il a perdu sa maison et il doit réemménager avec ses parents.

Affleck est en vedette dans le film The Company Men, qui est présenté en primeur au réputé festival Sundance. Il y incarne un homme qui perd tous ses biens matériels quand il est remercié par son employeur.

Son personnage découvre, comme des milliers d'Américains envoyés au chômage avant lui, qu'une bonne partie de son identité était associée à son emploi. Affleck présente le tout comme une sorte de «crise existentielle».

Et d'une certaine manière, The Company Men est l'envers de la médaille du film Up in the Air, dans lequel George Clooney incarne un fier à bras qui parcourt le pays pour mettre des employés à la porte. Mais dans ce cas-ci, le film s'intéresse essentiellement à ceux qui perdent leur emploi.

Le film représente la première incursion au grand écran de John Wells, l'homme derrière ER et The West Wing. Wells a commencé à développer l'histoire quand la bulle technologique a éclaté vers la fin des années 1990, avant de la ressusciter quand la récession a frappé en 2008.

The Company Men met aussi en vedette Tommy Lee Jones, dans le rôle d'un dirigeant d'entreprise qui agonise devant la manière dont sont traités les employés; Kevin Costner, dans le rôle du beau-frère «col bleu» d'Affleck; Chris Cooper, dans le rôle d'un patron qui est mis à la porte; et Maria Bello, dans le rôle de celle qui annonce les mauvaises nouvelles aux employés.

Le film se concentre sur ces gens qui avaient tout - de belles maisons, les électroménagers les plus sophistiqués, une carte de membre pour les clubs les plus exclusifs. Quand ils perdent tout, ils doivent réexaminer leurs valeurs et découvrir que ces biens matériels sont sans importance lorsqu'on les compare à la famille et aux amis qui ont été négligés pendant toutes ces années d'abondance.

Tommy Lee Jones dit que le film nous invite à nous demander s'il est si grave de passer d'un salaire de 160 000 $US par année à un salaire de 60 000 $US. Tous les résidants d'Haïti, dit-il, seraient heureux de gagner 60 000 $US par année, ou même seulement 6000 $US par année.

En bout de compte, dit Jones, le film nous demande s'il est approprié d'investir autant, émotionnellement et spirituellement, dans nos biens matériels.