Plus d'un an après leur sortie en France, les deux longs métrages portant sur la vie du bandit Jacques Mesrine pourraient bientôt arriver chez nous. Selon ce qu'a appris La Presse, les différends qui ont retardé la distribution de L'instinct de mort et de L'ennemi public no 1 au Québec seraient finalement réglés.

Tournés en partie ici, avec des acteurs locaux bien connus (Roy Dupuis et Gilbert Sicotte), ces films ont fait 4 millions d'entrées en France en plus de remporter trois Césars, dont ceux du meilleur réalisateur et du meilleur acteur. Ils sont aussi susceptibles d'intéresser le public québécois parce que Mesrine (incarné par l'acteur français Vincent Cassel) a lancé sa carrière criminelle dans la Belle Province. Mais si l'on en croit Remstar, coproducteur de L'instinct de mort, rien ne dit que le diptyque prendra l'affiche en salle.

«Si le film n'a pas été livré plus tôt au Canada, c'est qu'il y avait un désaccord contractuel entre Remstar et nous, explique Thibaud Remy, porte-parole du producteur français La petite reine. Mais il semblerait qu'un accord soit finalisé, et une sortie est maintenant possible.»

«Il y a eu plein de litiges, confirme Marie-Thérèse Lamothe, responsable des relations avec les médias chez Remstar. Je ne connais pas les modalités. On m'a dit que c'était réglé depuis plusieurs mois.»

Quelle était la nature du désaccord? Tant chez Remstar qu'à La petite reine, on évite de répondre à la question. Mais selon une source sûre, Remstar devait de l'argent au producteur français, qui a décidé de retenir les films en attendant son dû.

Ce dossier clos, reste à savoir quand - et comment - les deux films seront distribués au Québec. Car pour l'instant, leur avenir semble incertain. De fait, ni l'un ni l'autre ne figure au calendrier 2010 du distributeur Alliance Vivafilm. Sans parler ouvertement d'une sortie en DVD seulement, Remstar admet qu'une sortie en salle est loin d'être garantie.

«Tout est possible, et c'est possible qu'on ne les sorte pas non plus, affirme Marie-Thérèse Lamothe. Les films ont été mal reçus au festival de Toronto (en 2008). Et si on les sort (en salle), on veut être sûr que ça fonctionne. Or, je connais assez bien le marché pour savoir que les films français n'ont pas la cote en ce moment au Québec. Alors, c'est délicat.»

Jacques Mesrine reste un mythe dans l'histoire du Québec moderne. Le gangster français a accumulé pas moins de trois meurtres, un enlèvement, une évasion, une attaque de prison et des dizaines de vols à main armée entre 1968 et 1972 dans la Belle Province, avant de retourner en France où il a poursuivi ses activités jusqu'à ce que la police l'élimine en plein coeur de Paris, en 1979.

Sortis dans l'Hexagone à l'automne 2008, L'Instinct de mort et L'ennemi public no 1 sont tirés des deux biographies écrites à propos de ce bandit très médiatique. Les deux films ont été produits pour 44 millions d'euros.