L'Asie sera à l'honneur au 60e Festival international du film de Berlin, qui débute jeudi et présentera aussi en avant-première mondiale les derniers films de Roman Polanski et de Martin Scorsese.

Les stars hollywoodiennes vont se frotter aux pointures asiatiques pour cette édition anniversaire de la Berlinale, du 11 au 21 février. Le coup d'envoi sera donné avec le film Apart Together du Chinois Wang Quan'an.

Le réalisateur allemand Werner Herzog préside un jury de sept membres - dont l'actrice américaine Renée Zellweger - qui décernera le 20 janvier les Ours d'or et d'argent, pour lesquels vingt films sont en compétition.

Le maître japonais Yoji Yamada, qui a réalisé plus de 80 films au cours des quatre dernières décennies, clôturera le festival avec Otouto (About Her Brother), présenté hors compétition.

Le vétéran du cinéma chinois Zhang Yimou (Hero) présentera son film A Woman, A Gun and A Noodle Shop, tandis que le réalisateur japonais Koji Wakamatsu dévoilera Caterpillar. Et on attend à Berlin la star masculine de Bollywood Shah Rukh Khan, à l'affiche dans My Name is Khan.

Shutter Island, le thriller de Martin Scorsese avec en vedette Leonardo DiCaprio, sera projeté en première mondiale, mais hors compétition.

Tous les regards seront braqués sur le film de Roman Polanski, The Ghost Writer, achevé après l'assignation à résidence du réalisateur franco-polonais dans son chalet en Suisse dans l'attente d'une éventuelle extradition vers les États-Unis, pour une affaire de moeurs remontant à plus de trente ans.

Le film, tiré du best-seller L'homme de l'ombre, met en scène Ewan McGregor découvrant un complot alors qu'il rédige les mémoires d'un ancien Premier ministre britannique, inspiré de Tony Blair et incarné par Pierce Brosnan.

Le cinéaste sera absent mais ses vedettes sont attendues sur le tapis rouge du Palais de la Berlinale.

Le réalisateur allemand Oskar Roehler a d'ores et déjà fait parler de lui avec son film Jud Süss (Le juif Süss), qui revient sur le tournage en 1940 du film de propagande nazie éponyme. Il illustre «le conflit moral que peuvent vivre des artistes, en l'occurrence des acteurs», selon le directeur du festival Dieter Kosslick.

Côté français, Gérard Depardieu est attendu dans la capitale allemande pour la représentation en première mondiale de Mammuth, un film de Benoît Delépine et Gustave Kervern dans lequel il joue aux côtés de Yolande Moreau et Isabelle Adjani.

Quant à l’artiste graffitiste britannique Bansky, qui garde son identité secrète, il devrait faire une apparition discrète pour la présentation d'un documentaire sur son oeuvre, Exit Through the Gift Shop.

Également très attendue est la projection d'une version longue restaurée de Metropolis, le chef-d'oeuvre muet de Fritz Lang de 1927, qui comprend quelque 25 minutes de pellicule supplémentaires retrouvées en 2008.

La Berlinale, second festival européen de cinéma derrière Cannes, est traditionnellement ouvert à des petites productions.

Elle a le mérite «de découvrir très en amont la nouvelle avant-garde du cinéma et de pressentir avec justesse ce qui va plaire au public», selon le critique Jan Schulz-Ojala, du quotidien berlinois Der Tagesspiegel.

Mais pour ses 60 ans, les principales vedettes sont des réalisateurs ayant déjà une longue filmographie, comme Scorsese, 67 ans, Polanski, 76 ans, et Yamada, 78 ans, ce qui est «préoccupant», a confié le critique à l'AFP. «Il pourrait être plus difficile, dans ce contexte, de faire ressortir des réalisateurs en milieu de carrière, qui pourraient aller à Cannes».