Réalisatrice des séries télévisées à succès Sex and the City et Six Feet Under diffusées dans le monde entier, l'Américaine Nicole Holofcener sonde les états d'âmes d'une New-Yorkaise fortunée et bohême dans Please Give, montré hors compétition à la Berlinale.

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Cette chronique intime est le quatrième long métrage signé par Nicole Holofcener, 49 ans, célèbre pour ses séries télé, dont la dernière est Bored to Death.

La quarantaine séduisante, Kate (Catherine Keener, qui a joué dans tous les films de Nicole Holofcener) déborde d'empathie pour tous les déshérités de la terre.

Elle culpabilise de vivre dans l'aisance, alors que tant d'autres dorment dans la rue, de gagner sa vie en revendant dans sa boutique, avec un considérable profit, les meubles de personnes âgées tout juste décédées. Et surtout d'attendre que son acariâtre voisine de 91 ans meure enfin pour abattre la cloison et disposer de l'appartement de ses rêves.

Alors pour soulager sa conscience, Kate donne compulsivement de l'argent aux mendiants et invite l'affreuse grabataire à dîner avec ses petites-filles: la compréhensive Rebecca (Rebecca Hall, la séduisante brunette de Vicky Cristina Barcelona de Woody Allen) et l'égocentrique Mary (Amanda Peet).

Les soucis s'accumulent pour Kate lorsque son mari (Oliver Platt) entame sans conviction une liaison avec Mary, tandis que sa fille adolescente (Sarah Steele) ravagée par l'acné, menace de devenir une affreuse matérialiste.

Le cancer du sein, la mort ou la pauvreté forment un horizon vaguement menaçant pour les personnages, enfermés dans leur bulle de confort.

Plaisant grâce à des dialogues enlevés, mais moins incisif que les séries qui ont fait la popularité de la réalisatrice, Please Give pourrait décevoir ses fans.

«J'ai écrit ce scénario en m'inspirant de moi et de mes amis. D'autres personnages sont imaginaires, mais tous expriment les préoccupations que j'avais en écrivant et encore aujourd'hui», a déclaré Nicole Holofcener, qui a notamment signé Walking and Talking (1996) et Friends with Money (2006).

La réalisatrice se prépare à changer complètement de style. «J'ai un projet de thriller, avec des morts et tout !» a-t-elle lancé en riant, «mais il me sera difficile de faire quelque chose de si différent».