Fana de John Le Carré? Fou de design allemand? Gaga d'art chinois contemporain? Le Festival du film sur l'art (FIFA) a ce qu'il vous faut. L'événement, qui se tiendra du 18 au 28 mars, dévoilait hier son abondante programmation. Et encore une fois, on ne savait où donner de la tête. Avec 230 films provenant de 23 pays, ce 28e festival devrait rassasier tout le monde.

Par où commencer? Même le directeur du FIFA, René Rozon, se le demandait hier. Mais cette nouvelle mouture se veut plus «in» que les précédentes, question de renouveler la clientèle. «J'ai voulu accentuer l'aspect contemporain du festival, a souligné M. Rozon. C'est une couleur spéciale qui nous permettra de rajeunir notre public, ou à tout le moins de l'élargir.»

Les films La chambre blanche (sur la troupe Ô Vertigo), Les couleurs du prisme, la mécanique du temps (sur la musique contemporaine américaine des 50 dernières années), CCTV (sur la construction de la tour de télévision centrale en Chine) et German Design (sur un siècle de design allemand) illustrent bien ce virage en douceur, estime le directeur.

Selon lui, la présence québécoise sera particulièrement remarquable, puisque huit films d'ici feront partie des 45 en compétition. «C'est le double de l'an dernier», a souligné M. Rozon, en citant notamment le documentaire sur Antonine Maillet (Les possibles sont infinis), La quarantaine, un «film très fort» sur la danse-théâtre, et Bull's Eye, un peintre à l'affût, consacré à l'artiste Marc Séguin.

Non négligeable: c'est aussi un film québécois qui ouvrira le festival, à savoir Vivre avec l'art... un art de vivre, intrigant documentaire d'Anne-Marie Tougas sur les motivations et la réalité des collectionneurs.

Sinon, à chacun ses préférences, sa discipline, son artiste. Mentionnons tout de même Paris 1907: la fureur Picasso, film articulé autour de la création retentissante des Demoiselles d'Avignon, The Magnificent Tati, sur la carrière du sublime cinéaste français Jacques Tati, et Chine, l'empire de l'art? sur l'effervescente scène de l'art contemporain en Chine.

Ce 28e FIFA présentera cette année 20 films de moins que l'an dernier. Raisons budgétaires, explique M. Rozon, puisque le festival n'a pas été épargné par les contrecoups de la crise économique. «On ne le sentait pas l'an dernier, mais cette année, on l'a senti: c'était beaucoup plus difficile d'obtenir de la commandite et des services de la part du secteur privé.»

Même amputé de 20 films, le FIFA reste, sauf erreur, la plus grosse manifestation du genre sur la planète.