Johnny Depp est le Chapelier fou, Michael Sheen est le lapin blanc, Crispin Glover est le valet de cœur, Matt Lucas est Tweedledee et Tweedledum.

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Johnny Depp est le Chapelier fou 

«Si Tim m’avait demandé d’incarner Alice, je l’aurais fait», assure Johnny Depp. «Mais jouer le Chapelier fou est un bonus: je voulais lui trouver une histoire», fait l’acteur qui a percé, à sa manière, la tragédie derrière la folie du personnage: au XIXe siècle, les chapeliers utilisaient du mercure pour traiter les fourrures servant à confectionner des couvre-chefs. «Je pense que le chapelier s’est empoisonné. Cela affecte son caractère et cela se voit dans ses cheveux, sur ses doigts et à travers ses yeux. D’ailleurs, il y a une réplique formidable dans le livre, où il mentionne qu’il enquête sur les mots commençant par un M. M... comme mercure.» Voilà qui a servi de base à sa composition du personnage. «Mais, bon, c’est un film de Disney. Nous n’avons pas trop insisté sur l’empoisonnement au mercure», ironise Tim Burton.

Michael Sheen est le lapin blanc

«J’aurais donné n’importe quoi pour porter les oreilles et la petite queue et sauter partout sur le plateau», pouffe l’acteur. Mais son interprétation du lapin blanc toujours en retard se limite (manière de parler) à prêter sa voix à un personnage en image de synthèse: «Mais j’ai fait des séances d’enregistrement en compagnie de Tim et il m’a demandé de vraiment jouer, de bouger, de vraiment interpréter le personnage. Et j’ai vraiment été surpris, quand j’ai vu le film, de reconnaître les mouvements de mes mains... et ceux de mon nez aussi», s’amuse-t-il en faisant remarquer combien il apprécie que, dans le long métrage, «les vrais animaux ressemblent à des animaux, ils ne sont pas humanisés. Alors quand le cheval ou le chien se mettent à parler, c’est d’autant plus efficace que ça prend par surprise.»

Crispin Glover est le valet de cœur

Surprise: Crispin Glover ne mesure pas 2,5 mètres comme le valet de cœur borgne auquel il prête son visage, son corps – et ses échasses! Parce que c’est pourvu de ces accessoires qu’il atteint les hauteurs où évolue le personnage: «Elles étaient du plus beau vert. Vous savez, de ce vert qui colle à vos rétines après une journée de travail!» Et, une fois le film terminé, elles sont devenues les jambes interminables du bras droit de cette Reine rouge qu’il regarde de haut – physique oblige: «Il était grimpé là-dessus, il n’y voyait que d’un œil et malgré ça, il ne perdait pas l’équilibre! s’exclame Helen Bonham Carter. Je ne sais pas comment il a fait ça – surtout qu’en plus, comme nous tous, il avait souvent à donner la réplique à des balles de tennis – dont le jeu est assez minimaliste.»

Matt Lucas est Tweedledee et Tweedledum

C’est en compagnie d’un autre acteur, Ethan Cohn, que Matt Lucas a interprété Tweedledee et Tweedledum: «Il jouait le Tweedle qui ne faisait pas face à la caméra mais, en même temps, il était ma mémoire pour les deux personnages», fait celui qui a évolué sur le plateau «dans un léotard de Lycra très seyant» et dont le visage était coincé dans un «coffrage rembourré» pour lui donner l’apparence joufflue des «gros garçons» qui font rire la Reine rouge. «C’était une expérience bizarre parce que quand Alice est petite, nous nous déplacions sur des échasses et quand elle est très grande, nous nous accroupissions», fait l’acteur qui a apprécié que Tim Burton ait pour principe de laisser les comédiens très libres lors de la première prise. «Mais il ne l’utilise jamais», a alors gloussé Helena Bonham Carter.