Visages complètement nouveaux ou stars habituées des plateaux mais jamais récompensées, il sont nombreux cette année à concourir pour la première fois aux Oscars, avec pour certains d'entre eux d'excellentes chances de remporter la précieuse statuette.
  
Pas moins de 14 acteurs, actrices et réalisateurs sont en lice pour la première fois de leur carrière dans les catégories reines des Oscars.
  
Les comédiens Gabourey Sidibe, Sandra Bullock, Colin Firth, Jeremy Renner, Mo'Nique, Christoph Waltz, ou encore les réalisateurs Kathryn Bigelow et Lee Daniels, sont quelques-uns de ces artistes à briguer leur premier Oscar.
  
Un chiffre impressionnant que Sasha Stone, éditrice du site internet Awardsdaily.com, spécialisé dans la course aux Oscars, explique par l'envie des organisateurs d'apporter du «sang neuf» à l'événement.
  
«Ces dernières années, la course aux Oscars a davantage été axée sur les nouveaux visages que sur les habitués des nominations et des récompenses», déclare-t-elle à l'AFP.
  
«Je pense que c'est dû au désir de l'Académie (des sciences et des arts du cinéma, organisatrice des Oscars), fatiguée de voir toujours les mêmes têtes, d'apporter du sang neuf», ajoute-t-elle.
  
«Un nouveau visage, ça renouvelle la catégorie et pour le public, la victoire de quelqu'un qu'on n'avait jamais vu est plus excitante», dit-elle.
  
Les 14 «petits nouveaux» n'ont cependant pas tous le même statut et se divisent en deux groupes: ceux qui font leurs premiers pas ou presque à Hollywood, et les habitués des plateaux jusqu'alors snobés par les Oscars.
  
L'exemple le plus représentatif du premier groupe est sans doute Gabourey Sidibe, qui a bouleversé le public et les critiques avec son personnage d'adolescente obèse et maltraitée dans Precious, son tout premier rôle.
  
C'est la première fois, depuis la comédienne sourde Marlee Matlin, oscarisée en 1987 pour Children of a Lesser God, qu'une débutante est bien placée pour remporter la statuette de la meilleure actrice.
  
Mais elle devra compter avec une adversaire de taille, Sandra Bullock, que tous les augures donnent gagnante, plus de 20 ans après ses débuts à l'écran.
  
«Elle est là depuis si longtemps, et elle n'a jamais reçu la moindre reconnaissance», souligne Mme Stone. «Aujourd'hui, les gens s'imaginent bien voter pour elle, car ils estiment qu'elle a payé son dû».
  
Après sa nomination pour son rôle de femme à poigne dans le drame The Blind Side, Sandra Bullock elle-même ne cachait pas sa surprise: «Qui aurait pensé, après toutes ce années, que je finirais par vivre ce moment?... Certainement pas moi. J'ai toujours pensé que la route vers l'Oscar était tracée d'avance».
  
À ceux et celles et ceux qui ne bénéficient pas du curriculum vitae long comme le bras de Sandra Bullock ou Kathryn Bigelow - donnée gagnante pour le trophée du meilleur réalisateur - Sasha Stone conseille l'embauche d'un bon chargé de relations publiques.
  
«Quand je pense à une nouvelle venue comme Carey Mulligan, par exemple (ndlr: nommée pour le film indépendant britannique An Education), j'ai du mal à l'imaginer sans une équipe capable de la mettre en avant», dit-elle.
  
«Je dirais que 40% de l'intérêt pour un candidat et de ses chances de gagner viennent des chargés de relations publiques», estime-t-elle.
  
Ceux qui repartiront les mains vides pourront toujours se consoler avec leur nomination, considérée par certains comme une victoire en soi.
  
Dans une récente interview au magazine People, Jeremy Renner, en lice pour The Hurt Locker comparait sa nomination à «un magnifique tampon sur le passeport d'un artiste, qui ne pourra jamais être effacé et sera toujours admiré».