Tapis rouge déroulé, statues géantes d'Oscars installées, tables de gala dressées... Hollywood était fin prêt dimanche à recevoir la fine fleur du cinéma américain pour la grande fête annuelle des Oscars, qui devrait voir le triomphe de Démineurs.

 

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La cérémonie, qui promet son lot habituel de décolletés vertigineux, de glamour, de larmes, d'ovations et de remerciements émus - dans la limite des 45 secondes imparties - doit débuter à 17H00 (20H00 heure de Montréal) et sera retransmise en direct dans plus de cent pays.


Les acteurs Steve Martin et Alec Baldwin devaient présenter la soirée et auront la lourde tâche de succéder à l'acteur australien Hugh Jackman, qui avait emballé le public l'an dernier dans ses habits de Monsieur Loyal, et reconquis un public en chute libre depuis quelques années.


Pour contribuer encore à raviver l'intérêt des spectateurs, l'Académie des Arts et des Sciences du cinéma, organisatrice des Oscars, a fait passer cette année de cinq à dix le nombre de titres sélectionnés pour l'Oscar du meilleur film.
Mais malgré cette ouverture, un favori s'est clairement détaché du lot, ces dernières semaines: Démineurs, un drame viril et chargé d'adrénaline signé Kathryn Bigelow, racontant le quotidien de trois soldats démineurs en Irak.


Son plus sérieux concurrent est la fresque en 3D Avatar de James Cameron, qui rêve d'ajouter quelques Oscars à ses fabuleuses recettes mondiales de 2,5 milliards de dollars, qui en font le film le plus lucratif de l'histoire.


Le duel entre les deux films, sélectionnés chacun dans neuf catégories, notamment celles de meilleur film et meilleur réalisateur, est pimenté en outre par les liens étroits unissant Kathryn Bigelow, 58 ans, et James Cameron, 55 ans, qui furent mari et femme entre 1989 et 1991.
Le duel, selon les augures d'Hollywood, devrait tourner à l'avantage de Kathryn Bigelow, fortement pressentie pour devenir la première femme de l'histoire des Oscars à remporter le trophée de la meilleure réalisation.


La course pour la statuette de la meilleure actrice, dans laquelle Sandra Bullock partait favorite pour le drame «The Blind Side», s'est resserrée ces derniers jours, au profit des autres prétendantes, Carey Mulligan, Meryl Streep, Gabourey Sidibe et Helen Mirren.


Si Sandra Bullock est finalement récompensée par l'Oscar, elle réussira un doublé insolite à Hollywood: celui de recevoir le même week-end la plus prestigieuse des récompenses et... la moins recommandable. L'actrice a en effet reçu samedi soir le «Razzie» (ou «Framboise d'or») de la pire interprétation de l'année pour la comédie All about Steve.


Venue en personne chercher ce prix peu glorieux, l'actrice a noté avec humour: «je ne m'étais pas rendue compte qu'à Hollywood il suffisait de dire qu'on allait venir pour remporter le prix (...). Si je l'avais su avant j'aurais annoncé ma venue aux Oscars il y a bien longtemps».


Dans la catégorie meilleur acteur, les dés semblaient jetés pour Jeff Bridges pour Crazy Heart, comme pour les meilleurs seconds rôles Christoph Waltz (Inglourious Basterds) et Mo'Nique (Precious).


Plusieurs Français sont en lice, parmi lesquels Jacques Audiard avec Un Prophète, l'un des favoris pour l'Oscar du meilleur film étranger, Alexandre Desplat pour la musique de Fantastic Mr. Fox, ou les deux courts métrages d'animation French Roast et Logorama.


Un autre Français pourrait remporter un Oscar, comme coproducteur du grand favori Démineurs. Il a toutefois été interdit de cérémonie pour avoir envoyé un message aux votants, les appelant à préférer son film à Avatar.


Les Oscars, distribués dans 24 catégories, sont remis depuis 1929.

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