The Hurt Locker est finalement sorti vainqueur de la lutte épique qui l’opposait à Avatar. Le drame de guerre de Kathryn Bigelow a en effet obtenu six Oscars, dont les trois plus prestigieux: film, réalisation, et scénario original. Ce faisant, la réalisatrice a fait l’événement en devenant la première femme, en 82 ans d’histoire, à mettre la main sur l’Oscar de la meilleure réalisation. 

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«C’est le moment d’une vie!» a-t-elle déclaré après avoir reçu son Oscar des mains de Barbra Streisand. Presque en état de choc, la cinéaste a rendu hommage à tous les cinéastes «puissants» qu’elle admire, de même qu’à tous les militaires, femmes et hommes, présentement en service.

The Hurt Locker
s’est aussi distingué dans les catégories du montage, du montage sonore et du mixage sonore.

Avatar,
cité neuf fois, ne s’est finalement inscrit que trois fois au tableau (photo, direction artistique et effets visuels).

Dans les catégories d’interprétation, Sandra Bullock a poursuivi sa marche triomphale et a été sacrée meilleure actrice grâce sa performance dans The Blind Side. Chaleureuse, l’actrice a de nouveau livré le discours le plus senti et sympathique. «L’ai-je vraiment mérité?» a-t-elle demandé à l’auditoire.

Sous une ovation, Jeff Bridges, à qui le rôle d’un chanteur sur le retour dans Crazy Heart a valu l’Oscar du meilleur acteur, a rendu hommage à ses parents, aussi acteurs. «Ils aimaient tellement ce métier et m’ont tellement tout appris que cette reconnaissance s’adresse autant à eux qu’à moi, a-t-il déclaré après avoir pointé sa statuette vers le ciel.


Le tout premier lauréat de la soirée relevait de l’évidence. Tel que prévu, l’acteur autrichien Christoph Waltz a obtenu l’Oscar du meilleur acteur de soutien grâce à sa performance hallucinante dans Inglourious Basterds. Celui qui ne cesse d’accumuler les récompenses depuis la présentation du film au Festival de Cannes l’an dernier a évidemment profité de l’occasion pour remercier chaleureusement le réalisateur Quentin Tarantino. «Je ne pourrai jamais vous remercier assez!» a-t-il dit, ému.


Désignée elle aussi favorite, Mo’Nique a de son côté reçu l’Oscar de la meilleure actrice de soutien grâce à sa puissante performance dans Precious: Based on the Novel Push by Sapphire. Sous les applaudissements vibrants de l’auditoire, l’actrice a remercié d’abord les membres de l’Académie pour avoir choisi «la performance plutôt que la politique»; et ensuite son mari, pour lui avoir montré «qu’il faut parfois oublier ce qui est populaire pour faire ce qui est bien».


Selon le scénario prévu?


La 82e cérémonie des Oscars, qui se tenait hier soir au Kodak Theatre, s’est ainsi déroulée selon le scénario prévu par les observateurs. Enfin presque. Alors que tout le monde s’attendait à ce que Up in the Air enlève l’Oscar du meilleur scénario adapté, le trophée est plutôt allé à Precious: Based on the Novel Push by Sapphire.


Up
,
produit par les studios Pixar (aussi en nomination pour l’Oscar du meilleur film), a obtenu l’Oscar du meilleur film d’animation dans une catégorie où la compétition était plutôt relevée. L’Oscar de la meilleure trame musicale lui a aussi été attribué.


Il ne faisait par ailleurs aucun doute qu’on remettrait l’Oscar de la meilleure chanson originale à The Weary Kind, la chanson thème de Crazy Heart. T-Bone Burnett et Ryan Bingham ont eu droit à l’honneur.


Pour une première fois depuis très longtemps, les chansons en nomination ont été entendues brièvement, accompagnées d’extraits des films desquels elles étaient tirées, et non offertes sur scène par les interprètes.


Star Trek
s’est distingué pour ses maquillages, et The Young Victoria, réalisé par le Québécois Jean-Marc Vallée, pour ses costumes.


Les experts déjoués


De la même manière que se dessinait l’an dernier une lutte entre Valse avec Bachir et Entre les murs, nous attendions cette année Le ruban blanc ou Un prophète dans la catégorie du meilleur film en langue étrangère. De la même manière que les membres de l’Académie nous ont surpris l’an dernier en choisissant le film japonais Okuribito (Departures), ils nous ont réservé une surprise tout aussi grande cette fois en fixant leur choix sur El Secreto de sus Ojos (The Secret in Their Eyes), film argentin réalisé par Juan José Campanella (Son of the Bride).

Un spectacle peu relevé

Avec leur numéro sorti tout droit d’un vieux numéro de cabaret des années 40, le duo Steve Martin – Alec Baldwin a tenté d’insuffler à la soirée un humour rétro qui n’a pas toujours atteint la cible. Le numéro d’ouverture, auquel participait le toujours excellent Neil Patrick Harris, tentait par ailleurs d’évoquer la magie hollywoodienne dans son âge d’or mais l’effet est tombé à plat.


En revanche, le public a eu droit à un très bel hommage au cinéaste John Hughes, disparu au cours de la dernière année. Ce dernier a conçu de nombreux films pour ados dans les années 80, dont Sixteen Candles, The Breakfast Club, Ferris Bueller’s Day Off et Home Alone. La plupart des stars de ces films ont participé à cet hommage.


La palme de la présentation la plus délirante revient par ailleurs à Ben Stiller, déguisé en Na’vi... 

Les lauréats

Meilleur film : The Hurt Locker
Meilleure actrice : Sandra Bullock (The Blind Side)
Meilleur acteur : Jeff Bridges (Crazy Heart)
Meilleure réalisation : Kathryn Bigelow
Meilleur acteur dans un second rôle : Christoph Waltz (Inglourious Basterds)
Meilleure actrice dans un second rôle : Mo'Nique (Precious)
Meilleur film d'animation : Up
Meilleur scénario original : The Hurt Locker
Meilleur scénario adapté : Precious: Based on The Novel Push by Sapphire
Meilleure direction artistique : Avatar
Meilleurs costumes : The Young Victoria
Meilleur son : The Hurt Locker
Meilleur maquillage : Star Trek
Meilleure direction photo : Avatar
Meilleur scénario original : The Hurt Locker
Meilleur court métrage d'animation : Logorama