La récolte de films d'animation de qualité qui s'est amorcée l'an dernier continue cette année avec How to Train Your Dragon. Bienvenue dans la troisième dimension...

How to Train Your Dragon est de ces films qu'il faut, préférablement, voir en 3D. Parce que la qualité est là - n'est-elle pas de plus en plus souvent là? - mais surtout, parce que les créateurs de ce film d'animation ont vraiment utilisé la technologie «pour immerger le spectateur dans l'histoire, pas pour lui envoyer un effet à la figure, ici et là, et ainsi lui rappeler qu'il est dans une salle en train de regarder un film».

Dean DeBlois, coréalisateur et coscénariste du film inspiré du livre de Cressida Cowell, parlait ainsi le week-end dernier à Los Angeles. Et Chris Sanders, qui a aussi scénarisé et réalisé le long métrage, d'ajouter: «Le 3D est un outil, pas une fin en soi. Il faut s'en servir pour amener l'histoire à un autre niveau, surtout pas comme un truc qui distrait ou détourne l'attention du récit.»

C'est ce qu'ont fait les deux hommes, dont le travail d'équipe nous a déjà donné Mulan et Lilo & Stitch. Deux oeuvres en animation «traditionnelle». Et ce passé, ils ne le renient pas. S'en inspirent plutôt. Faisant d'ailleurs référence à l'un des plus grands dans ce domaine, Hayao Miyasaki: l'homme derrière Spirited Away et Castle in the Sky est l'une de leurs sources d'inspiration.

Les deux réalisateurs se sont ainsi référés au travail du maître, entre autres dans les scènes de vol. «Et, aussi, pour créer cette vision d'un dragon qui parviendrait à voler grâce à une prothèse», indique Dean DeBlois. La juxtaposition, ou plutôt l'union, du vivant au mécanique - qui permet d'aller plus loin.

Il y a de cela dans l'oeuvre de Miyasaki, et dans How to Train Your Dragon - où Hiccup (un jeune Viking à qui Jay Baruchel prête sa voix en anglais) devient le premier humain à se lier d'amitié avec un de ces dragons que son clan combat depuis le début des temps. En faisant cela, il change le monde.

«Nous nous sommes beaucoup amusés avec ces dragons, note Chris Sanders. Nous avons imaginé qu'il y en avait autant d'espèces qu'il y a de chiens. Et, en poussant la démarche plus loin encore, nous nous sommes dit que ces dragons, si différents les uns les autres, crachaient des flammes spécifiques à leur espèce.»

Libertés créatrices

Ils ont ainsi pris pas mal de libertés avec le roman... au plus grand plaisir de son auteure. L'un des changements qu'elle a particulièrement appréciés est que, dans les rangs des jeunes Vikings initiés à l'art de dompter les dragons, se trouve une fille: «À ma plus grande honte, je dois avouer que je n'ai jamais pensé à ça en écrivant. C'est ma fille qui a soulevé ce point après la publication du livre», raconte Cressida Cowell.

Pour incarner vocalement «la» téméraire dresseuse, America Ferrera, qui a adoré l'expérience... de se voir en blonde. «Mais, aussi, il y a l'absence totale de la pression d'avoir à créer le personnage. Chris et Dean ont créé Astrid, je n'avais qu'à produire sa voix. Je leur donnais plusieurs choix et le résultat n'est pas une version de moi, c'est un personnage à part entière.»

À ses côtés, Gerard Butler a prêté sa voix et son meilleur accent écossais au père de Hiccup: «C'est une des expériences les plus satisfaisantes de ma carrière. Quand je surjoue, ça passe beaucoup mieux en animation», a rigolé celui que l'on peut actuellement voir, en chair et en os à l'écran, dans The Bounty Hunter - et il semble parfaitement savoir ce que vaut la chose.

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How to Train Your Dragon (Dragons) prend l'affiche le 26 mars. Les frais de voyage ont été payés par Paramount Pictures/DreamWorks Animation.