La comédie romantique L'arnacoeur a donné lundi le coup d'envoi du festival du film français à Los Angeles (COL-COA), en l'absence de son réalisateur Pascal Chaumeil, retenu à Paris pour cause de nuage de cendres islandais, à l'instar d'une grande partie de la délégation française.

L'arnacoeur, qui connaît un grand succès en France, avec déjà plus de 2,6 millions de téléspectateurs après quatre semaines d'exploitation, a été présenté devant une salle comble au siège du Syndicat des réalisateurs américains (DGA), à deux pas d'Hollywood, et a été très bien accueilli.

Le lancement de la 14e édition de COL-COA, qui se tient jusqu'au 25 avril, a été un peu assombri par l'absence de la plus grande partie de la délégation de réalisateurs et comédiens français, victimes du gel du trafic aérien ces derniers jours, en raison du nuage volcanique venu d'Islande.

«On se trouve dans la situation un peu ubuesque où les seules personnes qui ont pu venir facilement à COL-COA sont (les réalisateurs) Claude Miller et Emmanuel Mouret, parce qu'ils se trouvaient respectivement au Canada et en Chine», a déclaré à l'AFP François Truffart, directeur du festival.

«Pour le reste, la délégation prévue d'une soixantaine de personnes, parmi lesquelles Radu Mihaileanu ou Anna Karina, est bloquée à Paris», a-t-il ajouté.

Parmi les absents, Pascal Chaumeil, réalisateur de L'arnacoeur, qui a néanmoins pu dialoguer avec la salle à la fin de la projection grâce à une connexion via le site internet Skype.

«Il y a eu quelques moments difficiles sur ce film, mais aussi beaucoup de bons et je suis sûr que ce soir, si j'avais pu être avec vous, cela aurait été l'un des meilleurs. Je suis vraiment désolé de ne pas être là», a-t-il dit.

Le film, qui met en scène Vanessa Paradis - compagne à la ville de l'acteur Johnny Depp - et Romain Duris, a été acheté lundi par le distributeur américain IFC, et sortira sur les écrans américains cette année.

Ce n'est pas un mince exploit, tant les Américains sont considérés, à juste titre, comme les spécialistes de la comédie romantique, dont L'arnacoeur recycle avec talent les recettes. Un héritage et un modèle que Pascal Chaumeil revendique volontiers.

«Mes influences, en matière de cinéma, viennent davantage des États-Unis que de la France», a-t-il déclaré. «Je n'ai pas particulièrement voulu faire un film à l'américaine, j'ai juste fait un film comme je les aime».

Le scénario a d'ailleurs été coécrit par le scénariste américain Jeremy Doner - par ailleurs coauteur de la série Damages avec Glenn Close - qui avait fait le déplacement lundi soir.

Pour lui, si les Américains excellent dans la comédie romantique, c'est sans doute parce qu'ils sont «très honnêtes dans leur recherche de l'amour et du romantisme. Je pense que les Français dissimulent davantage leurs envies et leurs émotions», déclare-t-il à l'AFP.

Interrogé sur l'éventualité d'un remake hollywoodien de son film, M. Chaumeil a assuré qu'il «aimerait bien l'idée».

«Mais je ne souhaiterais pas le réaliser. Un film, c'est une alchimie, que l'on ne peut trouver qu'une fois», a-t-il assuré.