Depuis le début de l'année, D-Box a réussi à doubler le nombre de fauteuils qu'elle a installés dans les salles de cinéma. Des ajouts qui se font en additionnant les ententes avec les petits joueurs de l'industrie. Mais D-Box veut plus.

«Notre but, c'est vraiment de se rapprocher du top 10, sur le plan des grandes salles de cinéma, souligne Guy Marcoux, vice-président du marketing de Technologies D-Box, de Longueuil. Comme on dit, on est à la chasse à l'éléphant.»

Ces «éléphants», ce sont les AMC, Regal, Cinemark ou Cineplex de ce monde. Parmi ces grands propriétaires de cinémas, seul Cineplex fait partie des clients de D-Box. Mais seulement 18 sièges sont installés dans une salle Cineplex d'Etobicoke, en Ontario. Ces fauteuils reproduisent les mouvements que les spectateurs voient à l'écran.

La semaine dernière, D-Box a annoncé deux ententes avec les chaînes Santikos Theatres (Texas) et Cinema West (nord de la Californie), qui lui permettent d'installer des fauteuils dans cinq nouvelles salles. Elle est donc maintenant présente ou en voie de l'être dans 27 salles, avec 654 sièges.

Un de ces cinémas est situé à Beloeil. Guy Gagnon, qui possède 25 % du cinéma, est enchanté par les résultats. «La fin de semaine, les sièges sont occupés à presque 100%. La semaine, c'est un peu moins, autour de 75 %.»

En fait, il est tellement enthousiaste qu'il souhaite ouvrir «la première salle entièrement D-Box en Amérique du Nord» quand son nouveau complexe de cinéma verra le jour à Saint-Jérôme, prévu pour juin 2011. «Quand j'ai vu le succès à Beloeil, je me suis dit que je ne serais pas le dernier à entrer avec cette technologie-là.»

Bonne réaction du public

Chez Cineplex, la porte-parole Pat Marshall souligne aussi que la réaction du public a été «très bonne» lors de l'ouverture des 18 sièges D-Box en banlieue de Toronto.

Cineplex souhaite-t-elle élargir cette entente avec l'entreprise québécoise? «Je n'ai rien à annoncer présentement», répond Mme Marshall.

Pour M. Gagnon, la signature d'une entente avec un joueur de cette taille - Cineplex possède 130 cinémas - permettrait à D-Box de bénéficier d'une visibilité que sa technologie n'a pas encore.

Le vice-président de D-Box se montre optimiste. «Ils nous connaissent, dit M. Marcoux en faisant référence aux grands de l'industrie. J'espère qu'on va être capables de faire des annonces d'importance dans les prochaines semaines ou mois à venir.»

Les redevances

L'analyste Steve Li de Valeurs mobilières Industrielle Alliance aime bien la rapidité avec laquelle le système de redevances permet à l'entreprise de payer l'installation de sièges dans les cinémas nord-américains. «C'est payé entre un an et deux ans», souligne-t-il.

Le système fonctionne ainsi. D'abord, D-Box doit s'entendre avec un studio de production pour que son film soit «D-Boxé», c'est-à-dire encodé pour que les fauteuils de D-Box puissent suivre les mouvements du film.

Ensuite, quand les cinéphiles se présentent dans un cinéma et qu'ils choisissent un siège D-Box, ils paient une prime variant de 7 $ à 8 $ sur leur billet. D-Box reçoit alors une redevance d'environ 3,50 $. Quand l'installation du fauteuil a été payée, cette redevance diminue, explique M. Marcoux.

L'analyste Li, comme son confrère de la Financière Banque Nationale, a un prix cible de 1 $ sur le titre de D-Box d'ici 12 à 18 mois. Son évaluation ne tient pas compte de possibles débouchés à l'international, précise-t-il. D-Box a récemment fait une percée au Japon.

Le risque principal, selon lui, est lié aux liquidités de l'entreprise. En phase de mise au point, D-Box perd encore de l'argent (1,4 million au dernier trimestre). «Lever de l'argent est devenu beaucoup plus difficile qu'il y a 10 ans», souligne-t-il.

Chez D-Box, M. Marcoux soutient avoir suffisamment de liquidités pour les 12 prochains mois.

Vendredi, le titre de D-Box a fini la séance à 44 cents. Depuis un an, il a oscillé entre 20 cents et 54 cents. Il y a trois ans, l'action a atteint 84 cents.