L'actrice britannique Charlotte Lewis qui a relancé la polémique autour de Roman Polanski en l'accusant de l'avoir abusée sexuellement, a insisté mercredi sur le fait qu'elle disait la vérité après la diffusion d'une entrevue qui sème le trouble sur la véracité de ses propos.
  
L'actrice avait affirmé vendredi à Los Angeles, pour la première fois, avoir été «abusée sexuellement» par le cinéaste, dans son appartement parisien au début des années 80, alors qu'elle avait 16 ans.
  
«M. Polanski savait que je ne n'avais que 16 ans quand nous nous sommes rencontrés, et il m'a forcée (à avoir des relations sexuelles avec lui) dans son appartement à Paris», avait-elle déclaré.
  
Néanmoins, une entrevue qu'elle avait donné en 1999 au journal britannique News of the World, et ressortie depuis, a semé le trouble. «Je savais que Roman avait fait quelque chose de mal aux États-Unis, mais je voulais être sa maîtresse (...). Je le désirais probablement plus que lui ne le voulait», disait-elle à l'époque.
  
«Nombre des citations qui me sont attribuées dans l'article de News of the World ne sont pas vraies», dit mercredi dans un communiqué l'actrice qui a été interrogée par la police et la justice de Los Angeles.
  
«J'en reste aux déclarations que j'ai faite à la police de Los Angeles et au procureur du comté de Los Angeles, et serais heureuse d'être confrontée à Roman Polanski, en face à face, n'importe quand, n'importe où dans le monde car je dis la vérité et qu'il le sait», ajoute l'actrice.
  
Roman Polanski est actuellement assigné à résidence en Suisse pour une autre affaire de «relations sexuelles illégales». Il est dans l'attente d'une éventuelle extradition vers les États-Unis.
  
«Juste après l'incident que j'ai eu avec M. Polanski, quand j'avais 16 ans, j'ai raconté à un ami la vérité sur ce qui s'est passé, comment M. Polanski a abusé de moi», explique mercredi l'actrice. «Mon avocat, Gloria Allred, a remis à la police un acte notarié de cet ami, il soutient mes déclarations», ajoute-t-elle.
  
«M. Polanski et ses partisans ne vont pas me dissuader de poursuivre (mon action). Je suis persuadée que la vérité finira par éclater», conclue-t-elle.
  
Georges Kiejman, un des avocats de Roman Polanski, avait qualifié lundi de «chantage» les accusations de Charlotte Lewis contre le cinéaste, en rappelant ses déclarations datant de 1999.
  
En plein festival de Cannes, ce rebondissement dans l'affaire Polanski a amené de nombreuses personnalités à prendre position. Le réalisateur américain Woody Allen, l'écrivain Bernard-Henry Lévy et, à titre personnel, le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner ont apporté leur soutien au cinéaste alors que le président du Festival, Gilles Jacob, a estimé que «personne n'était à l'abri des lois».