Alors que le lauréat de la Palme d'Or du 63e Festival international du film de Cannes sera connu dimanche soir, les pronostics vont bon train sur la Croisette, où les critiques évoquent un cru moins marquant que celui de 2009.
 
«Il a manqué des films majeurs et très attendus qui n'ont pas été terminés à temps pour Cannes», note le Hollywood Reporter, qui note que si Hollywood était bien là avec les derniers opus d'Oliver Stone, Woody Allen, Doug Liman ou Ridley Scott, les productions indépendantes américaines ont fait défaut.
 
Ainsi The Tree of Life de Terrence Malick n'a pu être présenté car il n'était pas prêt, avait expliqué le délégué général Thierry Frémaux mi-avril.
 
Du coup cette édition fut plus terne que celle de 2009, qui fut «électrique et controversée», a estimé le magazine spécialisé américain.
 
De son côté le journal britannique The Guardian déplore lui aussi «une qualité moindre» que l'an dernier où la compétition avait été «extraordinaire», avant de rappeler que «bien sûr, tout est relatif».
 
«Ce n'est pas la meilleure année, mais cela reste le plus grand festival du monde», a déclaré à l'AFP son critique Xan Brook, pour qui «les faux-pas ont côtoyé les chefs d'oeuvre».
   
La sélection 2010 a souvent été sombre, reflet d'un monde inquiet avec pour thèmes majeurs la crise économique, la pauvreté, la guerre, les sans-papiers ou les difficultés du couple.
 
Parmi les 19 films en compétition, Another Year de Mike Leigh est le préféré des critiques internationaux interrogés par le magazine Screen - dont le pannel n'a toutefois noté que 14 films.
 
Dans Another Year le lauréat de la Palme d'or en 1996 avec Secrets and Lies dresse le portrait de Britanniques au crépuscule de leur vie.
 
Il est suivi par Des hommes et des dieux du Français Xavier Beauvois, inspiré de l'assassinat des moines de Tibéhirine en Algérie en 1996, qui a remporté samedi soir le Prix du jury oecuménique.
 
Route Irish du Britannique Ken Loach et La princesse de Montpensier du Français Bertrand Tavernier, font eux aussi partie des favoris.
 
Mais pour The Guardian, Mon bonheur, premier long métrage noir et brutal de l'Ukrainien Sergei Loznitsa, serait un choix plus hardi, pour le jury.
 
Du côté des critiques français, le film de Mike Leigh mais aussi celui du Sud-coréen Lee Chang-dong, Poetry, touchant portrait d'une grand-mère qui s'évade par la poésie de la violence du monde, ont été très appréciés.
 
Pour le prix d'interprétation féminine, la Sud-coréenne Yun Jung-hee (Poetry), sa compatriote Jeon Do-youn (The Housemaid) et la Britannique Lesley Manville (Another Year) sortent du lot.
 
L'acteur Javier Bardem dans Biutiful du Mexicain Alejandro Gonzalez Inarritu, était ultra-favori côté masculin.
 
Mais il est difficile de prévoir les choix d'un jury qui réunit des personnalités aussi différentes que le maître du baroque et de l'animation Tim Burton, son président, le réalisateur espagnol Victor Erice ou encore l'écrivain français Emmanuel Carrère.