Il a été cow-boy sombre et homosexuel dans Brokeback Mountain, frère et fils délinquant au sein d'une famille de militaires dans Brothers, et inoubliable Donnie Darko dans l'inoubliable Donnie Darko. Avec Prince of Persia : The Sands of Time, Jake Gyllenhaal renouera avec l'Indiana Jones qu'il était enfant, avant que le jeu ne devienne une profession. Rencontre. 

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D'abord, l'essentiel. Oui, les yeux de Jake Gyllenhaal sont d'un incomparable vert- gris. Il le sait, ou son agent le sait, à moins que ce ne soit son habilleur : le t-shirt qu'il portait mardi à Toronto au moment de rencontrer les médias était trop parfaitement assorti à leur couleur pour avoir été choisi par hasard.

Maintenant, l'accessoire (mais non, c'est de l'ironie !), Prince of Persia : The Sands of Time de Mike Newell, superproduction dans laquelle il tient le rôle-titre, le prince Dastan, et qui est inspirée du jeu vidéo, un classique du genre. On y suit, dans la Perse antique, les aventures d'un jeune homme d'une agilité extrême qui, dans l'une de ses déclinaisons, entre en possession d'une dague permettant de contrôler le temps.

Le jeu original est sorti en 1989, il était fait pour le micro-ordinateur 8 bit Apple II. Jake Gyllenhaal s'en souvient parfaitement : il avait 8 ans à l'époque et n'a pas compté les heures qu'il a consacré à celui qui ne s'appelait alors que « le prince «. « J'ai ensuite pris une pause d'une vingtaine d'années en ce qui concerne les jeux vidéo, pouffe-t-il. Mais je m'y suis remis intensivement... à des fins professionnelles, bien sûr, pour me préparer au film. Il fallait que je me familiarise avec toutes les incarnations du prince puisque j'allais interpréter l'une d'entre elles. «

Disons que le maniement de la manette n'était que la pointe de l'iceberg de ce qui l'attendait : le prince Dastan se déplace sur les murs comme d'autres, sur les trottoirs. Pour rendre la chose avec le moins d'effets spéciaux et d'harnachements possibles, le comédien s'est entraîné pendant des mois - entre autres, au Parkour, l'art du déplacement que pratique et a imaginé le Français David Belle (avec Sébastien Foucan).

C'est de lui que Jake Gyllenhaal a réappris à sauter (« Enfant, nous faisons tous ça, nous sommes tous des gymnastes en puissance! «) et a découvert comment grimper après les murs dans le sens premier du terme. Bref, c'est lui qui l'a fait souffrir.

D'accord, le mot - souffrir - n'est pas de Jake Gyllenhaal. « Je peux vous montrer des dizaines de gens qui, eux, souffrent et sont épuisés par leur travail. Je suis payé pour m'entraîner et pour jouer, il y a pire «, fait l'acteur qui ne se prend décidément pas au sérieux - ni lui ni ce qu'il fait, même si, comme le veut l'adage, il fait les choses sérieusement. « J'ai eu le grand honneur, récemment, de rencontrer le président Obama et il disait que nous, les artistes, devons continuer, en ces temps difficiles, à divertir les gens. C'est le but premier de Prince of Persia - et c'est ma déclaration politique au sujet de ce film», rigole-t-il.

Parkour

Et de revenir au Parkour. Qui lui a rappelé combien, enfant, en regardant Indiana Jones ou Willow, il se prenait pour Harrison Ford ou Val Kilmer. Son prince Dastan pourrait bien, s'il se fie à ce qui lui a été rapporté au sujet d'une projection qui s'est faite devant près d'une centaine d'enfants, avoir le même effet sur les jeunes d'aujourd'hui.

« Il paraît que pendant le générique de fin, ils se sont mis à sauter d'un siège à l'autre. Moi, dans la mesure où ils ne tombent pas de trop haut, ça me plaît», raconte-t-il, soulignant qu'il a fait ce film « pour les enfants, les enfants qui sont dans ma vie, ceux que je croise dans les rues. J'espère qu'ils vont l'aimer. «

Alors, non, il ne craint pas d'être reconnu par des foules de petites puces en délire au cours des mois qui viennent - des années, si le long métrage obtient le succès espéré et se transforme en franchise. Chose qu'il verrait aussi d'un oeil positif - et incomparablement vert-gris.

Prince of Persia : The Sands of Time (Prince of Persia : Les sables du temps) a pris l'affiche hier

Les frais de voyage ont été payés par Disney Pictures.