La comédienne Clotilde Courau, virtuelle reine d'Italie par son mariage, sera une effeuilleuse VIP en septembre au Crazy Horse de Paris, temple international du «nu chic», affirmant ainsi son indépendance sans craindre de bousculer le protocole.

Dès l'annonce de son mariage en 2003 avec Emmanuel Philibert de Savoie, héritier de la couronne d'Italie, la comédienne a refusé de sacrifier sa carrière, avec la bénédiction de son futur époux et de son beau-père Victor-Emmanuel, fils du dernier roi d'Italie, Humbert II.

Trois mois seulement après les noces, Clotilde Courau, princesse de Savoie, de Venise et du Piémont, donnait naissance au premier de ses deux enfants, Vittoria de Savoie.

Dernière audace en date: une résidence de dix jours au Crazy Horse, du 19 au 29 septembre, au milieu des effeuilleuses dont les corps nus sont habillés de projections de lumières.

«J'ai toujours été là où on ne m'attendait pas. J'ai une vie privée et une vie publique. Je suis une artiste qui s'appelle Clotilde Courau et c'est Clotilde Courau qui va se produire au Crazy. Me résumer à «princesse» serait quand même réducteur si on regarde ma carrière !», a-t-elle confié en choisissant un quotidien populaire, Le Parisien/Aujourd'hui en France, pour annoncer cet engagement artistique inattendu.

Clotilde Courau n'est pas la première personnalité à s'encanailler en jouant les effeuilleuses. Le mannequin américain d'origine allemande Dita Von Teese ou l'actrice française Arielle Dombasle ont ainsi rejoint la troupe pour des tableaux sur mesure.

Ordonnateur des cérémonies des Jeux olympiques en 1992, le chorégraphe Philippe Decouflé, associé au designer Ali Mahdavi, est désormais aux commandes de la revue. Les deux créateurs ont modernisé le concept en insistant sur l'esthétisme, célébrant la féminité sans vulgarité, ce qui ne peut que rassurer leurs invitées.

??la pointe de la technologie, le Crazy Horse est notamment équipé de projecteurs à détection optique: le spectre lumineux est commandé directement par les danseuses.

«Naturellement espiègle et enjouée, Clotilde Courau sera la femme séductrice et audacieuse, jamais soumise mais au contraire libre et forte», précise le cabaret dans un communiqué.

La comédienne évoluera notamment sur une chanson créée dans les années soixante par Coccinelle, célèbre transsexuelle parisienne: «je cherche un milliardaire». Un numéro dans l'esprit de la comédie musicale Chicago est également prévu, ainsi que la reprise d'une chanson de Marlene Dietrich.

Clotilde Courau devrait aussi dévoiler une partie de son premier spectacle de chansons intitulé «L'insoumise», qui raconte «le parcours d'une femme, de la soumission à la liberté», avec lequel elle enchaînera en novembre dans un théâtre parisien.

Pour Stephane Bern, spécialiste du gotha, la princesse de Savoie «a le droit de revendiquer sa double appartenance au monde du spectacle et à la haute aristocratie».

«Le Crazy Horse propose un spectacle très esthétique et il n'y a rien de scandaleux. Son époux, héritier du trône d'Italie, participe de son côté à des émissions de téléréalité», a-t-il souligné à l'AFP.