La beauté et l'architecture de la capitale, celles du Vieux-Québec en particulier, ont inspiré plus d'un cinéaste. L'enfant prodige de la capitale, Robert Lepage, marchant dans les pas et dans l'ombre d'un certain Alfred Hitchcock, en fait un personnage en soi dans Le confessionnal, bien au-delà des images cartes postales traditionnelles et des documentaires hommages à la cité de Champlain.

«Dans la ville où je suis né, le passé porte le présent comme un enfant sur ses épaules.» C'est sur cette phrase poétique et une vue du pont (rouillé) de Québec que s'ouvre le premier long-métrage de Lepage, en 1995. Tout au long de cette histoire de quête identitaire de deux personnages, l'artiste multidisciplinaire en profite pour revisiter des lieux mythiques de la ville, dont le Château Frontenac, en hommage à La loi du silence (I Confess) d'Hitchcock, tourné 43 ans auparavant.

Une vue imprenable

Pour l'adaptation de La face cachée de la lune, huit ans plus tard, Lepage était revenu planter sa caméra dans sa ville natale. Son personnage de vendeur d'abonnements pour Le Soleil travaille depuis un édifice offrant une vue imprenable sur le Vieux-Port et la partie ouest du Vieux-Québec.
Entre-temps, Gilles Carle avait tourné La famille Plouffe, le film québécois le plus ambitieux tourné dans la capitale. La célèbre séquence de la procession aux flambeaux contre la conscription de 1939, entre la basse ville et la haute ville, avait monopolisé à elle seule 1300 figurants et plus de 25 assistants réalisateurs. Du jamais-vu.

De façon sporadique, Québec attire des équipes de tournage américaines, à la recherche d'un coin d'Europe à coût réduit. Contrairement aux films de Lepage ou d'Yves Simoneau (Les yeux rouges), Québec n'est alors qu'un faire-valoir, une belle vitrine servant à donner l'illusion des «vieux pays».

Ç'a été le cas en 2002, alors que Steven Spielberg a tour-né à place Royale la conclusion de Catch Me If You Can. La veille de Noël, le personna-ge de Tom Hanks procède à l'arrestation du fugitif joué par Leonardo DiCaprio. Québec avait été retenue pour recréer le véritable lieu de l'arrestation, Montpellier, en France.

Quelques oeuvres

> La loi du silence (I Confess) D'Alfred Hitchcock avec Montmomery Clift et Anne Baxter (1953).

> La famille Plouffe, de Gilles Carle avec Gabriel Arcand, Émile Genest et Serge Dupire (1981).

> Les yeux rouges, d'Yves Simoneau avec Marie Tifo, Jean-Paul Lemieux et Pierre Curzi. (1982)

> Le confessionnal, de Robert Lepage avec Lothaire Bluteau, Patrick Goyette et Jean-Louis Millette (1995).

> Le voyeur (Eye of the Beholder) de Stephan Elliott avec Ewan McGregor et Ashley Judd (1999).

> Un petit vent de panique, de Pierre Greco avec Caroline Néron, Marie Joanne Boucher et Geneviève Bilodeau (2000).

> Catch Me If You Can (Arrête-moi si tu peux), de Steven Spielberg avec Leonardo Di Caprio et Tom Hanks (2002).

> La face cachée de la lune, de Robert Lepage avec Robert Lepage et Anne-Marie Cadieux (2003).

> Le voleur de vies (Taking Lives), de D.J. Caruso avec Angelina Jolie et Ethan Hawke (2004).

> La belle empoisonneuse, de Richard Jutras avec Isabelle Blais et Maxime Denommée (2008).