Imaginez la scène. Un avion d’Air Transat avec à son bord 306 passagers: de vieux couples, des enfants, des amoureux. Les agentes de bord circulent dans les allées pour distribuer boissons et repas. Puis, tout à coup, l’équipage demande aux gens de rester assis, ordre du commandant Robert Piché. Les lumières s’éteignent, les masques à oxygène sortent de leur compartiment. Un premier moteur s’arrête. Puis un second. Le silence s’installe. C’est la panique. Assis sur le bout de votre siège… de cinéma, vous avez l’impression d’être à bord.

Et le fait que la compagnie aérienne Air Transat ait permis l’utilisation de l’un de ses appareils et accepté que son nom apparaisse donne de la crédibilité à cette fameuse scène. «C’est vraiment, et de loin, la représentation la plus fidèle à la réalité», affirme le porte-parole du transporteur, Jacques Bouchard.    

Si le Québec en entier connaît le dénouement de l’histoire du vol 236, la portion du film Piché: entre ciel et terre consacrée à cet atterrissage qui aurait pu prendre des allures d’écrasement entretient le suspense jusqu’au moment où l’avion touche le sol aux Açores. Cette scène qui dure une vingtaine de minutes constitue sans doute la portion la plus émotive du film.

«C’est sûr que quand le deuxième moteur a arrêté, tout le monde était sûr de mourir, affirme le réalisateur de l’œuvre, Sylvain Archambault. Et ça, ça prend plusieurs formes: ça prend la forme de la panique, de l’introspection, des larmes, de la prière, de la spiritualité. C’est ce que j’ai essayé de mettre en scène pour justement faire vivre aux gens c’est quoi, précisément, se retrouver dans une situation comme ça.»

Lors d’une projection spéciale, la réaction du personnel d’Air Transat qui travaillait sur le vol 236 cette journée-là prouve que la scène colle fidèlement à la réalité. «Les filles pleuraient, raconte le réalisateur. Elles revivaient ça et elles m’ont dit que ça s’était passé exactement comme ça.»

Bonne ou mauvaise publicité?

Par ailleurs, Air Transat a-t-elle misé gros en acceptant d’être associée directement au film? «D’abord et avant tout, le film porte sur l’histoire d’un homme, répond M. Bouchard. Ce n’était pas uniquement l’histoire du vol 236. D’autre part, ce vol-là fait partie de l’histoire d’Air Transat. C’est quelque chose qu’on assume.»

«On n’aurait eu aucune crédibilité à faire ce film-là si Air Transat n’avait pas participé, ajoute pour sa part le comédien Michel Côté, qui incarne le commandant Robert Piché. C’est la vérité, c’est l’histoire, poursuit-il. Nous vois-tu tourner avec une compagnie qui s’appellerait Air Tranzoune?»

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