«Blanc, blanc, blanc.» «Homogène.» Où les «anglos et les immigrants sont ignorés». Jacob Tierney a soulevé la controverse cette semaine en livrant à La Presse le fond de sa pensée quant au contenu du cinéma québécois.

On laissera à d'autres le soin de débattre et disserter sur la chose. Mais les propos du réalisateur du film The Trotsky soulèvent une question intéressante. Quels sont les longs métrages québécois de fiction qui ont fait une bonne place à l'ethnicité, l'immigration ou aux communautés culturelles? Petit guide, n'ayant rien d'exhaustif, de films à voir ou à revoir.

L'apprentissage de Duddy Kravitz de Ted Kotcheff (1974)

Avec Richard Dreyfuss et Micheline Lanctôt. À travers le regard et les péripéties d'un jeune juif de la rue Saint-Urbain, ce film adapté du roman de Mordecai Richler trace un portrait du Montréal d'après la Deuxième Guerre mondiale. Ours d'Or au Festival de Berlin en 1974.

Mambo italiano d'Émile Gaudreault (2003)

Avec Luke Kirby, Ginette Reno et Paul Sorvino. Dans ce film tourné en anglais, un jeune homosexuel issu de la deuxième génération d'immigrants italiens souhaite sortir du placard contre l'avis de son ami qui craint la réaction de leur entourage.

L'ange de goudron de Denis Chouinard (2001)

Avec Zinedine Soualem, Hiam Abbass et Catherine Trudeau. Une famille d'immigrants algériens en attente de leur citoyenneté canadienne voit sa vie bouleversée quand le fils aîné, Hafid, adhère à un groupe de militants altermondialiste. Ayant ouvert le FFM en 2001 (deux prix), ce film s'est retrouvé en salle en pleine crise du 11 septembre 2001.

Clandestins de Denis Chouinard (1997)

Avec Moussa Maaskri. Ce premier long métrage de Denis Chouinard raconte l'histoire de six immigrants clandestins qui se cachent dans le conteneur d'un cargo en route vers le Canada. Prix du public au Festival du film francophone de Namur.

Shabbat Shalom de Michel Brault (1994)

Avec Robert Brouillette, Françoise Robertson et Gilbert Sicotte. Le fils d'un maire de banlieue opposé à la construction d'une synagogue s'éprend d'une jeune femme juive. Le couple tente de rapprocher les deux communautés.

Les noces de papier de Michel Brault (1989)

Avec Geneviève Bujold, Dorothée Berryman et Manuel Aranguiz. Une femme dans la quarantaine accepte, à la demande de sa soeur avocate en droit de l'immigration, d'épouser un réfugié politique d'Amérique du Sud sur le point d'être extradé.

Caffè Italia Montréal de Paul Tana (1985)

Avec Tony Nardi, Pierre Curzi, Benoit Dagenais et Myriam Cyr. Docudrame brossant un portrait des Italiens de Montréal et leurs déchirements entre traditions et adaptation à leur nouvelle société. Paul Tana a aussi réalisé les films La Sarrasine et La déroute qui s'intéressent à la communauté italienne de Montréal.

Ce qu'il faut pour vivre de Benoît Pilon (2008)

Avec Natar Ungalaaq, Éveline Gélinas, Paul-André Brasseur et Vincent-Guillaume Otis. L'histoire déchirante de Tivii, un chasseur inuit qui, ayant reçu un diagnostic de tuberculose, est déraciné de son milieu de vie pour se retrouver dans un sanatorium de Québec. Depuis sa sortie en salle, le film connaît une très belle carrière internationale.

Kamataki de Claude Gagnon (2005)

Avec Tatsuya Fuji, Matthew Smiley et Haho Watanabe. Après la mort de son père, un jeune homme tente de s'enlever la vie. Il quitte le Québec pour le Japon, chez son oncle, où il retrouve un sens à sa vie.

The Trotsky de Jacob Tierney (2010)

Avec Jay Baruchel, Emily Hampshire, Michael Murphy et Anne-Marie Cadieux. On serait malhabile, voire méchant, d'oublier le film de celui par qui la controverse est venue. Dans ce long métrage entre autres destiné à faire se côtoyer les communautés anglophone et francophone de Montréal, le jeune Leon Bronstein se croit être la réincarnation de Léon Trotski et agit en conséquence. À noter que la trame sonore est de Malajube.

Documentaires

Notre répertoire s'intéressait en premier lieu aux longs métrages de fiction, ce qui était au coeur de la sortie de M. Tierney. Mais il faut tout de même signaler que de nombreux cinéastes québécois se sont intéressés aux communautés culturelles par le biais du documentaire. Parmi bien d'autres titres, notons: La classe de madame Lise (Sylvie Groulx), Golden Gloves (Gilles Groulx), La communauté juive de Montréal (Fernand Dansereau), La familia latina (German Gutierrez), etc.

Sources: Mon Cinéma, ruefrontenac.com, commeaucinéma.com, Télé-Québec, Cinoche.com, IMDB, Wikipédia.