Comment découvrir le cinéma de Kurosawa sans se fatiguer: en allant admirer ses oeuvres sur grand écran. Dans une salle obscure, les films de ce maître japonais du septième art reprennent toute leur splendeur et toutes leurs couleurs... même en noir et blanc!

Et par «salle obscure», on n’évoque pas ici votre sous-sol muni d’une télévision gigantesque, on parle du Cinéma du Parc. Le cinéma de répertoire présentera une «célébration centenaire» d’Akira Kurosawa, artiste et artisan du cinéma qui aura inspiré, entre mille, John Sturges (The Magnificent Seven, version américanisée des Sept samouraïs), Sam Peckinpah, Sergio Leone, Steven Spielberg, Francis Ford Coppola, George Lucas, Andrei Konchalovsky (The Runaway Train, tiré directement d’une histoire de Kurosawa), Quentin Tarantino, James Cameron et, évidemment, une tonne de cinéastes japonais qui ont reconnu en lui un véritable mentor.

Quand il est question de cinéma épique, Kurosawa est une figure de référence; cinéma épique, philosophique et transcendant, Akira étant lui-même un exégète avoué de Dostoïevski et de Shakespeare, qui ne sont pas précisément de médiocres modèles. Mais Kurosawa, érudit, pioche aussi dans la littérature, l’histoire, la culture, l’art et le folklore de ses terres natales, descendant qu’il est d’une famille de samouraïs. Les films de Kurosawa, qui jongle avec les genres, s’adressent au grand public, sont toujours porteurs d’un «message», d’un propos, d’une réflexion et d’une vision qui allient la forme au fond.

Cinquante ans de carrière

Généreux comme à son habitude, le Cinéma du Parc présente 25 films dûment choisis du cinéaste qui aurait eu 100 ans cette année (il est mort en 1998). Le programme parcourt une carrière qui s’étend sur un demi-siècle, de ses premières expériences (No Regrets For Our Youth, 1946) jusqu’à son célèbre Ran de 1985, en comparaison duquel le Braveheart de Mel Gibon ressemble à une série B avec Chuck Norris. Sera inévitablement projeté Rashômon, oeuvre étrange, aux limites du fantastique, qui a fait connaître Kurosawa au monde entier en remportant le Lion d’or à Venise et, surtout, l’Oscar du meilleur film étranger, en 1952.

L’oeuvre de ce visionnaire n’étant pas facile à obtenir au club vidéo du coin, cette magnifique rétrospective, présentée d’abord dans les grandes capitales occidentales, de New York à Paris en passant par Londres et Toronto, arrive enfin ici à Montréal.

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Rétrospective Akira Kurosawa, jusqu’au 2 septembre au Cinéma du Parc. Info : www.cinemaduparc.com