Les jours se suivent et ne se ressemblent pas au Festival des films du monde. Le FFM présentait hier en compétition mondiale Hisshiken Torisashi (Sword of Desperation) du Japonais Hideyuki Kirayama, un cinéaste qui a débuté dans la comédie d'horreur et qui propose au public montréalais un film de samouraïs.

«La première heure et demie est très tranquille, mais les 20 dernières minutes sont sanglantes», a confié le réalisateur, hier matin, avant la projection de son film à l'Impérial, à un auditoire d'un certain âge (le public du FFM, à l'évidence, ne se renouvelle guère).

Le public n'était visiblement pas celui du Festival Fantasia, mais il s'est fait servir une finale classique de cinéma asiatique, en fontaines de sang. Hisshiken Torisashi, de facture classique, ne réinvente pas le genre du film de sabre nippon, avec ses effets un peu datés et un sous-texte misogyne qu'on imputera sans doute à l'époque campée.

Pendant la période Edo, le samouraï et chef du clan Unasaka, Kanemi Sanzaemon, assassine en plein jour une concubine qui en mène large auprès du seigneur du domaine, Tabu Okyou. Kanemi, menacé de décapitation, reçoit une punition étonnamment clémente dans les circonstances, et peut reprendre une vie normale au sein du clan au terme d'une année de réclusion. Mais la vie étant pleine de surprises, et les choses étant rarement telles qu'elles se présentent, une épreuve ultime guette le samouraï...

En filigrane, ce deuxième film de la compétition du FFM (après le réussi Route 132 du Québécois Louis Bélanger) s'intéresse au rapport particulier de Kanemi à la nièce de sa femme, morte quelques années plus tôt. Il l'accueille chez lui; elle tient la maison en contrepartie, secrètement tenaillée par un amour mêlé d'admiration.

Un peu de romance à l'eau de rose, une musique drôlement vieillotte, un combat épique qui tarde à se déclarer: Hisshiken Torisashi, «tiré d'une seule page d'un roman de 20 pages» selon le réalisateur, intéressera surtout les amateurs du genre. On vous reparle des prochains films de la compétition lundi.