Dans Superbad, The House Bunny, Zombieland, elle soutient et supporte. Mais le temps des seconds violons est terminé pour Emma Stone, qui porte Easy A sur ses épaules.

Totalement remodelé par la plume tranchante et intelligente du scénariste Bert Royal, le classique de la littérature The Scarlett Letter est ici transposé dans une école secondaire. L'histoire est celle d'Olive (formidable Emma Stone), qui est vierge mais qui, par jour de coup de tête, déclare à sa copine qu'elle «l'a fait». La révélation se déroule dans le saint des saints: les toilettes des filles de l'école. Où les murs ont les plus indiscrètes des oreilles. La rumeur, alors, de se propager comme une traînée (de poudre via téléphones cellulaires, SMS, Twitter, courriels. De gonfler. De transformer les faits.

«C'est un long métrage où le sexe occupe toute la place, dans les conversations et les pensées, mais pas du tout à l'écran», rigole le réalisateur Will Gluck. «En fait, le sujet aurait pu être tout autre et le film, ne pas prendre place dans une école secondaire. Eazy A traite avant tout de la manière dont les rumeurs se transmettent aujourd'hui, à la rapidité de l'éclair... et en multipliant les erreurs de façon exponentielle», affirme Emma Stone qui, du très haut (elle mesure 1,70 m avant talons vertigineux de ses 21 ans, se souvient qu'elle a déjà rêvé de faire partie de ce monde des échanges virtuels.

«Enfant, j'étais persuadée que je deviendrais designer de sites internet. Mais il n'y avait pas encore les blogues et les réseaux sociaux.» Dont elle observe l'explosion avec fascination, mais dont elle reste à distance.

«J'ai une personnalité compulsive, alors je n'utilise pas ça du tout», avoue celle qui, pour convaincre ses parents de déménager à Los Angeles lorsque, à 14 ans, elle s'est mise à rêver de la voie hollywoodienne, leur a fait une présentation en PowerPoint.

Le rôle d'Olive a été immédiatement important pour l'actrice. «Quand j'ai lu ce scénario, j'ai eu l'impression d'avoir trouvé de l'or.» Pour l'obtenir, ce rôle, elle a fait ses devoirs. Encore et encore. Oh, et encore! Compulsion oblige. Will Gluck a en effet demandé aux Olive potentielles de s'enregistrer sur webcam, comme le fait le personnage dans le film. «Si ma coloc ne m'avait pas obligée à envoyer mon essai, j'y serais encore», pouffe la comédienne.

Le réalisateur voulait aussi qu'Olive ne soit pas «une imbécile ou une putain, comme c'est trop souvent le cas dans ce genre de films, racontés avec le point du vue du garçon». Bref, il voulait faire un American Pie dont la narration serait celle d'une fille à l'esprit vif et tranchant.

Ce n'était pas un problème, pour lui, de se glisser dans cet esprit-là: «J'ai des amies qui font des choses stupides mais qui sont formidablement intelligentes, je les ai prises en modèles. Et de toute manière, dans ma tête, je suis une adolescente», fait celui qui, après trois pages d'écriture, était tombé follement amoureux d'Olive. Ensuite, il a tremblé. Qui allait l'incarner? Il a cessé de s'en faire quand il a vu le fameux essai sur webcam d'Emma Stone. À son tour, il a eu l'impression d'avoir trouvé de l'or.

Easy A (Tout pour un A prend l'affiche le 17 septembre.

Les frais de voyage ont été payés par Sony Pictures.