Un film initialement présenté comme un documentaire sur la descente aux enfers de l'acteur américain Joaquin Phoenix a en réalité été monté de toutes pièces, a admis son réalisateur Casey Affleck, dans une entrevue publiée vendredi par le New York Times.

Dans cet entretien, le cinéaste concède que son nouveau film I'm Still Here, qui raconte la prétendue reconversion du comédien Joaquin Phoenix - son beau-frère - en rappeur, a été entièrement mis en scène.

Déjà acclamé en 2005 pour son interprétation du chanteur Johnny Cash dans Walk the Line, Joaquin Phoenix révèle par ce canular l'étendue de son talent, estime Casey Affleck.

«C'est une performance géniale, la meilleure de sa carrière», commente le cinéaste, qui avait pourtant présenté le film au festival de Venise comme un portrait authentique et «sans concession», une plongée dans l'univers d'une star à la dérive.

Les scènes de toxicomanie et de prostitution, tout comme les prétendues archives vidéo de la famille de Joaquin Phoenix, étaient toutes «des mises en scène, qui ont nécessité plusieurs prises de vues», détaille Casey Affleck dans le New York Times.

Pendant les deux ans de tournage du faux documentaire, Joaquin Phoenix aura tenu son rôle jusque sur les plateaux de télévision, posant comme un homme bouffi, hirsute, marmonnant dans son épaisse barbe des propos peu cohérents, s'illustrant notamment dans l'émission de David Letterman en 2009.

Tout en saluant le talent de son acteur, Casey Affleck se défend d'avoir voulu tromper le public.

«Je n'ai jamais eu l'intention de duper qui que ce soit. L'idée d'un canular ne m'a jamais traversé l'esprit», affirme-t-il.