Depuis sa première présentation, aux Rencontres internationales du documentaire de Montréal (RIDM) en novembre 2009, La belle visite est toujours sur son erre d'aller.

Après Montréal, il y a eu Berlin, Toronto, Cannes, Vancouver, Nyon en Suisse, la Caroline-du-Nord, etc. Et maintenant, Londres. Car La belle visite, long métrage documentaire de Jean-François Caissy dont il est ici question, a été sélectionné au prestigieux BFI London Film Festival où il sera présenté dans la section World Cinema.

«Le BFI est le plus important festival de cinéma du Royaume-Uni. C'est assez prestigieux. Le fait que le film a une telle durée me ravit, indique le réalisateur en entrevue. D'autant plus que mon sujet - la vieillesse - n'est pas dans l'air du temps.»

Tourné sur une période de cinq saisons à Carleton-sur-Mer en Gaspésie, La belle visite raconte plus en images qu'en mots le quotidien d'une vingtaine de personnes âgées qui vivent dans un ancien motel reconverti en maison de retraite où le temps s'est arrêté. Le réalisateur a choisi de ne pas faire une narration, laissant plutôt toute la place au quotidien fait de silences et de quelques conversations sur l'air du temps.

Dès sa première présentation, le film, genre de tableau lyrique et impressionniste sur la vieillesse, a suscité l'intérêt et s'est taillé une belle place sur la route des festivals. Jean-François Caissy indique d'ailleurs que des pourparlers sont en cours afin qu'il soit présenté en Asie. À Londres, le film sera présenté les 17 et 18 octobre prochains, et le cinéaste espère y assister.

Par ailleurs, comme le film est encore présenté dans les salles au Canada anglais, il n'est pas encore offert en DVD dans les boutiques de vidéo. La sortie, semble-t-il, est prévue pour le printemps 2011.

La belle visite est d'une durée de 80 minutes et son auteur n'a pas l'intention d'en faire une version courte de 52 minutes pour répondre aux critères de la télévision. «Comme le film est assez lent, il correspond davantage à une expérience de cinéma», dit-il. Dans son esprit, une version écourtée altérerait, dénaturerait cet esprit de lenteur assumée.

Natif de la Gaspésie, Jean-François Caissy compte y retourner dès le printemps 2011 pour y tourner son prochain film. Il a dans ses cartons trois projets qui tâtent tous de la fiction. Pour lui, le temps est venu de faire ce passage. «Il est trop tôt pour en parler, mais mon prochain film sera de nouveau centré sur l'être humain», dit-il toutefois.

Lorsqu'on lui demande si la maison d'hébergement où a été tourné son documentaire est devenue un objet de curiosité touristique, Jean-François Caissy rigole. Plusieurs mois après le tournage, la résidence est redevenue un motel, confie-t-il. Un motel qui a même son propre site internet. Comme quoi les temps changent...