Permettre le tournage de l'accident de voiture qui avait été rayé du scénario faute de budget ou encore acquérir les droits d'utilisation d'un mégasuccès d'Elvis Presley à la dernière minute. Voilà le genre de possibilités que pourra offrir aux créateurs la nouvelle enveloppe de 1,2 million $ - octroyée par le Fonds Quebecor - destinée à l'industrie cinématographique.

«Actuellement, il n'y a personne qui fait le film qu'il voudrait faire, déclarait hier le président du Fonds Quebecor, Serge Thibaudeau, après une conférence de presse visant à faire l'annonce du programme d'aide à la production événementielle et cinématographique (PAPEC). J'ai été bien étonné de voir comment tout le monde passe à la moulinette. Tout le monde est coupé. Cette somme va donner aux créateurs le coup de pouce supplémentaire pour réaliser une oeuvre à la hauteur de leurs attentes», espère-t-il.

Avec 1,2 million $, le Fonds Quebecor - qui finance depuis 10 ans l'industrie télévisuelle - croit pouvoir verser de l'argent à six ou sept films au cours de la prochaine année. Les critères? Les projets qui recevront l'aide du PAPEC devront déjà avoir trouvé 90 % de leur financement. Contrairement à Téléfilm Canada et à la SODEC, les deux principaux bailleurs de fonds en cinéma, le nouveau programme d'aide ne sélectionnera pas les heureux élus à partir de critères concernant le scénario, par exemple.

Une affaire de sous

Les demandes, formulées conjointement par le producteur et le distributeur, seront évaluées en fonction du minimum garanti que le distributeur est prêt à verser, ainsi que le budget qu'il prévoit allouer pour la mise en marché du film. «C'est une façon de demander aux distributeurs quel est leur enthousiasme par rapport au film», explique M. Thibaudeau.

Chaque projet recevra en moyenne 200 000 $ ou encore 10 % de son budget. Outre les films, une portion du PAPEC (300 000 $) servira à financer la diffusion au petit écran de grands événements culturels en français, notamment les festivals. Au fil des ans, l'enveloppe destinée au programme risque d'augmenter. Le Fonds Quebecor n'a toutefois pas l'intention de financer plus de films, mais il versera aux différents longs métrages une somme plus importante.

«On veut éviter le saupoudrage parce qu'on ne veut pas que les autres bailleurs de fonds se retirent», précise le PDG du Fonds Quebecor. Et à ceux qui croient que ce nouveau programme servira principalement à financer les oeuvres de TVA Productions, propriété de Quebecor, M. Thibaudeau a une réponse toute prête.

«On est complètement indépendants. En télévision, au cours des six dernières années, il y a 29 % des projets financés qui ont été diffusés à TVA, ça veut dire qu'il y a 71 % des projets qui ont été diffusés chez des concurrents de TVA. Donc, on pense que c'est une bonne moyenne au bâton.»