La projection du film Incendies, jeudi soir, au Festival international du film francophone (FIFF) de Namur constituait une soirée très spéciale pour la comédienne Lubna Azabal. Pour la première fois, elle présentait le film devant un public de son pays.

«C’est plus touchant et, en fait, plus angoissant. C’est pratiquement comme faire une projection devant la famille, dit la comédienne belge et interprète de la mère, Nawal Marwan, en entrevue à Cyberpresse

«C’était une joie mêlée à une certaine inquiétude, poursuit-elle. J’étais impatiente de sentir comment le public allait réagir à la fin de la projection. J’ai l’impression qu’il a été extrêmement touché. En même temps, j’ai ressenti une grande fierté de présenter un aussi beau projet, un aussi beau film.»

Lorsqu’elle dit que présenter le film en Belgique est pratiquement comme devant la famille, Lubna Azabal n’est pas si loin de la réalité. Dans la salle, jeudi soir, sa «petite soeur» Sarah, son compagnon et son meilleur ami étaient présents et voyaient le film pour la première fois.

«Encore là, j’étais anxieuse parce que le public le plus difficile, ce sont les gens qui nous connaissent très très bien, estime la comédienne. Ceux qui vous ont vu grandir, vivre, qui savent comment nous sommes dans la vie ont parfois de la difficulté à séparer la Lubna qu’ils connaissent de son personnage. Mais pour Incendies, ils ont traversé le film sans que je sois Lubna. Pour moi, c’est le plus beau compliment reçu au cours de la soirée.»

Incendies constitue un moment charnière dans la carrière de la comédienne. «J’ai peut-être le sentiment d’avoir pour la première fois fait le film que j’avais envie de faire, dit-elle. Denis (Villeneuve) m’a offert un cadeau magnifique.»

Pour elle, Incendies est un film très féministe. «C’est un beau portrait de femmes. Dans une dimension universelle, Nawal Marwan représente peut-être 70 pour cent des femmes qui souffrent, peu importe le type de violence, qu’elles soient sociales, économiques, etc. Des femmes qui doivent se battre et par instinct de survie, deviennent des lionnes, des guerrières à leur façon. Peut-être parce qu’elles donnent la vie elle-même.»

Lubna Azabal vient de terminer le tournage d’un film intitulé Des hommes libres de Ismaël Ferroukhi avec Michael Lonsdale (Des hommes et des dieux) et Tahar Rahim et amorce un autre tournage la semaine prochaine à Lyon. Elle a aussi participé à trois autres films depuis Incendies dont Coriolanus, une adaptation d’une pièce de Shakespeare avec Ralph Fiennes, Vanessa Redgrave et Gerald Butler.

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Les coûts de ce reportage sont défrayés par le FIFF