Angelina Jolie a estimé vendredi qu'il serait dommage que «des pressions injustes fondées sur des informations fausses» l'empêchent de tourner son premier long métrage en Bosnie.

Edin Sarkic, son producteur à Sarajevo, a qualifié de «folles» les rumeurs selon lesquelles le film raconterait une histoire d'amour entre une Bosniaque et son violeur serbe.

L'actrice américaine était censée faire ses débuts derrière la caméra en Bosnie en novembre, mais le ministre de la Culture Gavrilo Grahovac a retiré son autorisation cette semaine. Il répondait à une demande de l'Association des femmes victimes de la guerre, qui représente les femmes - en grande majorité bosniaques - qui ont été violées durant la guerre de 1992-1995.

«D'après ce que j'ai entendu, ça parle d'une victime de viol qui tombe amoureuse de son violeur. C'est non seulement impossible mais insultant», a déclaré à l'Associated Press la directrice de cette association, Bakira Hasecic, tout en admettant ne pas avoir lu le scénario. «Nous, les victimes, nous ne voulons pas être décrites de la sorte et nous nous sommes plaintes.»

L'équipe du film assure que la rumeur sur le sujet du film est infondée, mais refuse d'en dévoiler l'intrigue.

«J'espère que les gens ne jugeront pas le film avant de l'avoir vu», écrit Angelina Jolie dans un communiqué publié vendredi.

«Nous ne sommes pas en train de faire un film sur une folle qui tombe amoureuse de son violeur», a déclaré à la presse bosnienne l'actrice Fedja Stukan, originaire de Sarajevo. «Nous ne sommes ni malades ni pervers.»

Le producteur Edin Sarkic a jugé les rumeurs «folles», sans dire non plus de quoi parlait le film, dont le titre temporaire est Untitled Love Story (histoire d'amour sans titre). Il a expliqué vendredi à l'Associated Press que son contrat avec Angelina Jolie lui interdisait de révéler l'intrigue.

Il a cependant adressé mercredi une nouvelle demande d'autorisation de tournage au ministère de la Culture, accompagnée cette fois d'un scénario complet. Il espère que Gavrilo Grahovac délivrera un nouveau permis de tournage.

De son côté, Angelina Jolie explique qu'elle a un grand respect pour le travail de l'Association des femmes victimes de la guerre. Elle ajoute qu'elle aimerait «parler avec elles personnellement pour lever tout malentendu sur ce projet». Elle assure que «le choix de faire un film sur cette région à cette période visait aussi à rappeler aux gens ce qui s'est passé il n'y a pas si longtemps et à attirer l'attention sur le sort des rescapés de la guerre».