Un film expérimental sur la maladie et la mort? Coché. Un autre sur l'amour entre deux hommes du monde? Coché. Un autre sur l'avortement aux États-Unis? Coché. La prostitution? Re-coché! Les aléas de la guerre froide, une relation père-fils reconstruite lors d'un voyage à vélo et la nouvelle industrie des voyages spatiaux? Re-re-re-coché!!

Les 13es Rencontres internationales du documentaire de Montréal (RIDM) peuvent compter sur une programmation éclectique et très actuelle.

«Ce festival est anticynique. Les documentaires indépendants voient encore des solutions aux problèmes du monde», indiquait Philippe Baylaucq, président du conseil d'administration des RIDM en conférence de presse hier matin.

Dévoilé à la Cinémathèque québécoise, le programme des Rencontres se décline en une centaine de courts, moyens et longs métrages documentaires en provenance de 37 pays. Une soixantaine d'invités les accompagneront.

Déjà annoncé, Les Fros de Stéphanie Lanthier, sera le film d'ouverture du festival. Ce long métrage porte sur les travailleurs forestiers de l'Abitibi qui, aujourd'hui, sont de toutes les origines.

En clôture, faisant contrepoids à ce regard internationaliste, Waste Land de Lucy Walker s'attarde au travail de l'artiste Vik Muniz qui a photographié les ramasseurs de déchets du Jardim Gramacho, le plus grand dépotoir du monde.

Plusieurs perles

Entre les deux, plusieurs perles. En voici quelques-unes en rafale: 12th & Delaware, film de Heidi Ewing et Rachel Grady portant sur la guerre que se livrent un centre pro-vie et une clinique d'avortement en Floride; Les rêveurs de Mars explore les conceptions liées à l'exploration de la planète rouge; Space Tourists, gagnant d'un prix à Sundance, traite de la renaissance du programme spatial russe grâce au tourisme spatial.

Film d'actualité, Teheran Without Permission, de Sapideh Farsi, a été tourné avec le téléphone cellulaire de la réalisatrice quelques mois avant les soulèvements étudiants de 2009. Le bateau en carton évoque le quotidien d'immigrés tziganes dans l'Hexagone. En première mondiale, Ce coeur qui bat, de Philippe Lesage, jette un regard d'une grande sobriété sur la vie et les maux des patients de l'hôpital Hôtel-Dieu.

L'auteur-compositeur-interprète Lou Reed (Walk on the Wild Side) présente lui aussi un court métrage de 28 minutes. Intitulé Red Shirley, l'opus est une conversation entre Reed et sa cousine de 101 ans dont la vie est un condensé de l'histoire du XXe siècle.

Autres titres: Gasland parlera du gaz de schiste, Chercher le courant parle (avec Roy Dupuis) de la construction de barrages sur la rivière La Romaine, Aisheen de Nicolas Wadimoff nous fait voir Gaza au quotidien dans le regard de ses habitants. The People vs George Lucas donne la parole à des adeptes de Star Wars qui reprochent au célèbre réalisateur d'avoir basculé du côté obscur de la force!

Les films sont divisés en quatre grandes catégories: Caméra stylo (écriture cinématographique forte), Caméra au poing (appel à la conscientisation sur des enjeux socio-politiques), Écocaméra (sujets écologiques et scientifiques) et Doctape (sujets insolites). S'ajoutent des rétrospectives sur l'URSS et Denis Gheerbrant, cinéaste qui s'intéresse à la ville de Marseille, ainsi que des hommages à Marcel Simard (cinéaste, producteur et grand ami du documentaire) à qui ces Rencontres sont dédiées et à Michel Chartrand, deux grands disparus de 2010.

Les RIDM auront lieu dans six salles du centre-ville montréalais avant de se rendre à Québec (Cinéma Cartier) du 26 novembre au 2 décembre.

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Programmation à l'adresse suivante: www.ridm.qc.ca