Le tournage en Nouvelle-Zélande des films adaptés de la saga Bilbo le Hobbit de Peter Jackson, remis en cause par un conflit avec le syndicat des acteurs, demeure incertain malgré l'intervention du Premier ministre dans un dossier devenu une affaire d'État.

Mardi, le Premier ministre John Key n'est pas parvenu à rassurer totalement les dirigeants d'Hollywood pour que le tournage reste en Nouvelle-Zélande.

Les tournages sont un énorme enjeu économique pour le pays où l'industrie cinématographique pèse 3 milliards de dollars néo-zélandais.

Après plus de deux heures de laborieuses discussions avec des dirigeants du studio américain Warner Bros, John Key a déclaré que l'avenir du projet de 500 millions de dollars US de Peter Jackson, auteur de la trilogie du Seigneur des anneaux, demeurait incertain.

Le chef du gouvernement néo-zélandais a affirmé que l'échange avait été «constructif» mais que les producteurs américains restaient inquiets, à propos du conflit qui oppose Jackson au syndicat des acteurs.

«Il est évident que ce conflit social a généré des inquiétudes et qu'ils souhaitent que ces problèmes soient réglés», a déclaré John Key à la presse.

Plusieurs grands patrons d'Hollyood, dont celui de la société de production New Line de Warner, Toby Emmerich, sont en ce moment à Wellington pour voir si la volonté de la Nouvelle-Zélande de conserver le tournage est économiquement viable.

Les paysages époustouflants de Nouvelle-Zélande dans Le Seigneur des anneaux» avaient généré d'importantes retombées touristiques et contribué au rapide développement de l'industrie cinématographique néo-zélandaise.

Le pays a accueilli quelques gros tournages ces dernières années, comme Le dernier samouraï avec Tom Cruise, la saga Le Monde de Narnia ou encore Avatar de James Cameron.

Le mois dernier, le syndicat NZ Equity a appelé au boycott du projet après le refus de Jackson d'accéder à leurs revendications portant notamment sur des salaires minimums pour les acteurs.

Les responsables d'Hollywood, qui continuent leurs négociations, devraient prendre une décision d'ici deux jours, a indiqué M. Key, qui n'a pas exclu de possibles modifications au droit du travail.

Il refuse cependant que la Nouvelle-Zélande se lance dans une surenchère pour décrocher ce tournage, qui serait le plus cher du monde.

«On ne peut pas suivre par rapport à ce que d'autres destinations peuvent offrir, et les contribuables néo-zélandais ne le souhaiteraient pas», a déclaré John Key.

La Nouvelle-Zélande offre un abattement fiscal de 15 %, représentant une économie comprise entre 45 et 60 millions $US pour les producteurs du Hobbit, tandis que d'autres pays en proposent plus du double.

Le tournage du Hobbit a pris déjà beaucoup de retard pour des problèmes de droits de distribution, de budget et des difficultés chez MGM, coproducteur, poussant le réalisateur Guillermo del Toro à jeter l'éponge au début de l'année.