Les amateurs de films francophones auront l'occasion de voir Ludivine Sagnier dans deux films à Cinémania: Crime d'amour et Pieds nus sur les limaces de Fabienne Berthaud. Cette dernière a adapté son propre roman qui raconte la belle histoire de deux soeurs vivant en marge de la société. La Presse l'a rencontrée.

Q - Vous avez adapté votre propre roman à l'écran. Pourquoi?

R - Ah! Cela a été un vrai plaisir. L'auteure m'a laissé toute la liberté sans m'embêter (rires). C'est une continuité dans mon travail. Mon premier film, Frankie, était à mi-chemin entre fiction et documentaire. Une partie du film avait été tournée dans une clinique psychiatrique où j'ai rencontré un personnage qui était une Lily. Ce personnage m'a inspirée et je me suis dit que je devais continuer dans ce sens. Il fallait que je fasse ce film sur la fragilité des gens, la différence.

Q - Dans quelles circonstances avez-vous rencontré cette «vraie» Lily?

R - Elle était là de passage. En dépit de sa souffrance, elle était comme un rayon de soleil. Elle est par la suite revenue à Paris où je l'ai rencontrée plusieurs fois afin de me documenter pour mon roman. C'était très professionnel. Elle m'apportait son expérience de vie et je notais dans mon cahier.

Q - Comment décrire la Lily du film pour qui vous avez une grande tendresse?

R - Lily est quelqu'un qui ne fait pas de compromis. Elle repousse les limites. Elle est trop lucide des gens et trop sensible. Elle vit l'instant et elle est libre. C'est bien de vivre l'instant. Il faut prendre des risques dans la vie, sinon, tout est tiède. On ne vit qu'une fois...

Q - Parlez-nous du duo Ludivine Sagnier-Diane Kruger?

R - C'était un peu évident. Diane avait joué dans mon premier film et nous avions eu une grande complicité. J'ai pensé à Ludivine et je lui ai envoyé le scénario. Nous nous sommes rencontrées dans un café, nous avons parlé durant deux heures. Dès qu'elle avait franchi la porte, je savais que c'était elle. Mais j'ai attendu que nous nous rencontrions toutes les trois avec Diane. Ludivine a lu un poème comme elle le fait dans le film. Nous nous sommes regardées toutes les trois et nous savions alors qu'il ne restait qu'à y aller.