L'arbre et la forêt, un film d'Olivier Ducastel et Jacques Martineau

Que voilà un film poignant. Le tandem Olivier Ducastel - Jacques Martineau (Crustacés et coquillages) plonge cette fois dans les affres d'un véritable drame familial. À l'aube du nouveau millénaire, un septuagénaire décide de dévoiler aux siens un secret remontant aux années de la Seconde Guerre mondiale afin de calmer la colère de son fils cadet, outré que son père n'ait pas voulu assister à l'enterrement du frère aîné. Porté par une composition remarquable de Guy Marchand, appuyé aussi par la force tranquille qu'incarne Françoise Fabian, L'arbre et la forêt est sans contredit l'un des films les plus accomplis du couple Ducastel - Martineau. Et s'inscrit de façon tout à fait cohérente dans la démarche des cinéastes.

Samedi à 17h; lundi à 21h au Cinéma Impérial.

36 vues du pic Saint-Loup, un film de Jacques Rivette

Surprise: ce film de Jacques Rivette est très court. Le réalisateur de La belle noiseuse, habitué aux longues durées, offre, en moins d'une heure trente cette fois, l'histoire de la fille d'un directeur de cirque ambulant qui, à la mort de ce dernier, assure la succession de l'entreprise. Elle a pourtant été chassée de l'organisation il y a 15 ans. Jane Birkin assure la part vibrante d'un récit qui, à cause de sa nature très théâtrale, ne sera pas du goût de tous. Le ton, très précieux, les nombreuses variations d'une même scène et les dialogues un peu creux auront tôt fait de destiner ce film aux seuls admirateurs de Rivette, l'un des derniers survivants de la Nouvelle Vague. Précisons que le pic Saint-Loup est une montagne du Languedoc, d'environ 650 mètres.

Samedi à 13h et le samedi 13 novembre à 15h30 au Cinéma Impérial.

Un Homme qui crie, un film de Mahamat-Saleh Haroun

Il émane d'Un homme qui crie, quatrième long métrage du réalisateur Mahamat-Saleh Haroun, une très grande dignité. La guerre civile du Tchad résonne de façon intime à travers l'histoire d'un ancien champion de natation, aujourd'hui maître-nageur de la piscine d'un hôtel de luxe, et le fils de ce dernier, appelé à le remplacer. Une émotion tangible, jamais surfaite, surgit de ce drame où les cris, même s'ils sont intérieurs, n'en retentissent pas moins de façon sidérante. Rappelons qu'Un homme qui crie a obtenu le prix du jury du Festival de Cannes plus tôt cette année.

Dimanche à 17h45 au Cinéma Impérial.

Pieds nus sur les limaces, un film de Fabienne Berthaud

L'artiste Serge Lemoyne et sa singulière maison d'Acton Vale nous sont spontanément revenus à la mémoire au visionnement de Pieds nus sur les limaces, beau film de Fabienne Berthaud qui adapte ici son propre roman. Non pas en raison du personnage principal de Lily (Ludivine Sagnier) qui vit dans un univers onirique en retrait de la vie urbaine et moderne. Mais davantage parce que sous cet être mésadapté se cache une artiste en pleine communion avec la nature et qui revendique une intégration totale de l'art à son environnement. Lorsque la mère de Lily meurt, c'est sa soeur aîné Clara (Diane Kruger) qui doit s'occuper d'elle. Une «charge» qui fait prendre conscience à Clara que la beauté du monde ne se trouve peut-être pas où elle croyait être.

Samedi à 14h45; le mercredi 10 novembre à 16h30.

-Avec André Duchesne