Le 27e Festival du film de Sundance débute jeudi à Park City et compte bien témoigner, à travers sa programmation de près de 120 films et malgré la crise économique, de la «vitalité» du cinéma indépendant face aux grosses machines d'Hollywood.

Le festival, devenu au fil des ans la «Mecque» du cinéma indépendant aux États-Unis, avait été fondé par l'acteur Robert Redford pour faire contrepoids à la puissance commerciale des studios hollywoodiens.

Ironie de l'histoire, en devenant le plus gros et le plus prestigieux festival de cinéma aux États-Unis, Sundance est devenu le lieu privilégié où les studios viennent faire leurs emplettes pour leurs divisions de distribution «art et essai», et dénicher les nouveaux talents.

«Le nombre de films qui présentent leur candidature au festival reste très élevé: nous avons dépassé les 10 000 pour la première fois cette année», déclare à l'AFP John Cooper, directeur général du festival. «C'est une très bonne nouvelle pour la vitalité du cinéma indépendant», ajoute-t-il.

Le festival présente cette année 118 longs métrages, dont 40 premiers films (26 en compétition) et 95 premières mondiales, venus de 29 pays.

«Pendant la programmation de cette édition, nous avons voyagé davantage, fortement renforcé nos relations internationales et amélioré la qualité des films étrangers sélectionnés», affirme John Cooper.

L'immense majorité des films présentés à Sundance - dont le marché du film est l'un des plus importants au monde - n'ont pas encore de distributeurs et John Cooper assure que «les acheteurs sont très impatients de découvrir certains films et s'attendent à un marché très actif».

Sundance devrait faire honneur cette année encore à sa réputation de vitrine des meilleurs documentaires du moment, avec notamment le nouveau film du Britannique James Marsh, oscarisé en 2009 pour Le funambule, son documentaire sur le Français Philippe Petit, qui avait fait sensation en 1974 en faisant l'équilibriste entre les tours du World Trade Center à New York.

Dans Project Nim, le cinéaste s'intéresse cette fois au destin du chimpanzé Nim, élevé comme un enfant par des chercheurs dans les années 70 pour étudier la communication entre l'homme et son plus proche cousin.

La guerre, thème récurrent à Sundance, sera également présente dans la programmation. Sur le front des combats, avec Hell and Back Again de Danfung Dennis, qui suit l'engagement d'un militaire en Afghanistan, mais aussi sur le front économique avec The Flaw de David Sington, qui revient sur l'effondrement de l'économie mondiale en 2008.

Des sujets plus légers attendent également les festivaliers, du portrait du marionnettiste donnant vie à Elmo, le petit monstre rouge du programme télévisé Sesame Street, au Bengali Detective, suivant les pas d'un détective privé indien aussi passionné de danse que d'histoires louches.

Côté fiction, le festival présentera beaucoup de nouveaux venus, mais aussi des films d'acteurs passés derrière la caméra, comme Higher Ground de Vera Farmiga (vue aux côtés de George Clooney dans Up In the Air de Jason Reitman), et des valeurs sûres du cinéma indépendant comme Tom McCarthy (The Station Agent, The Visitor), qui présente cette année Win Win.

Sundance reconduit par ailleurs la section Next, créée l'an dernier et dévolue aux films à tout petit budget.

Enfin, les séances de minuit promettent frissons et adrénaline avec les films d'horreur et les séries B, dans une section qui révéla notamment The Blair Witch Project et Saw.