L'année 2011 s'annonce faste pour le cinéma québécois, si bien que l'industrie devrait remonter la pente des parts de marché. Funkytown - qui sortira demain - et Café de Flore devraient contribuer à ce succès.

C'est du moins l'analyse que font plusieurs producteurs et distributeurs de films rencontrés hier à Saint-Sauveur en marge de Ciné-Québec, un événement annuel réunissant les distributeurs de films, les exploitants de salles et les représentants de l'industrie cinématographique. Ce rassemblement est également l'occasion de présenter un avant-goût des films qui prendront l'affiche au cours des 12 prochains mois.

En 2010, les parts de marché du cinéma québécois ont diminué par rapport à 2009. Celles-ci ont en effet fléchi à 8,8 % (18,6 millions) alors qu'elles atteignaient 12,8 % (26,2 millions) l'année précédente. En 2009, l'effet De père en flic, mettant en vedette Michel Côté et Louis-José Houde, avait grandement contribué à accroître les recettes du cinéma d'ici.

Cette année sera différente, lance sans hésitation le président d'Alliance Vivafilm, Patrick Roy, qui distribuera notamment Le sens de l'humour, réalisé par Émile Gaudreault et Café de Flore, signé Jean-Marc Vallée.

«Sur papier, ce qu'on a est extrêmement prometteur. Je pense sincèrement que ça va être une grosse année.» D'ailleurs, Alliance a décidé de distribuer moins de films québécois, mais le distributeur cible davantage ceux qui sont susceptibles d'avoir du succès auprès du grand public.

Pascale Dubé, porte-parole de Cinéac, firme qui compile les entrées de cinéma, croit elle aussi que les oeuvres de 2011 performeront bien au box-office. Des titres comme Funkytown et Le sens de l'humour ont de fortes chances de sortir du lot, estime-t-elle.

Selon Michel Côté, qui partage une fois de plus la vedette avec Louis-José Houde dans Le sens de l'humour, il demeure bien difficile de faire des prédictions. «Il y a de meilleures années que d'autres», croit-il.

«C'est impossible de le dire, ajoute pour sa part Micheline Lanctôt, qui vient de réaliser Pour l'amour de Dieu, film qui se passe dans le Québec de la fin des années 50 et dont la sortie est prévue à la fin mai. Si tout le monde connaissait le secret des chiffres, on serait tous millionnaires au box-office. Ce qu'on veut, c'est que les gens aillent voir le film.»

La ministre de la Culture, Christine St-Pierre, se dit également persuadée de voir le cinéma québécois reprendre du poil de la bête.

«Il y a des années plus fortes, d'autres moins fortes, a-t-elle souligné en marge d'une conférence de presse tenue il y a une semaine à Montréal. Je pense que les Québécois sont très attachés à leur cinéma et à leurs vedettes. Je pense qu'ils n'abandonneront jamais ça. On a un bon cinéma. Je ne suis pas inquiète, on a du talent.»