Le festival du film de Berlin espère toujours  accueillir le cinéaste iranien Jafar Panahi dans son jury, malgré sa condamnation à de la prison pour ses critiques du régime islamiste, a déclaré mardi le directeur de la Berlinale, Dieter Kosslick.

«J'ai toujours un petit espoir qu'il va pouvoir quitter son pays», a affirmé Dieter Kosslick, lors d'une conférence de presse de présentation de la 61e édition de la Berlinale, qui se tiendra du 10 au 20 février.

«Je dis ici à l'ambassade et au gouvernement iranien que nous espérons toujours qu'ils vont autoriser Jafar Panahi à venir à Berlin», a-t-il ajouté.

Il a précisé avoir été en contact avec le cinéaste iranien de 50 ans depuis décembre et s'est dit encouragé par de récents propos critiques de responsables iraniens concernant sa condamnation.

En janvier, un proche conseiller du président iranien Mahmoud Ahmadinejad a publiquement critiqué la condamnation de Panahi à six ans de prison pour «participation à des rassemblements et propagande contre le régime».

Le cinéaste, actuellement en liberté sous caution, selon son avocat, avait commencé à travailler à un film sur les manifestations antigouvernementales ayant suivi la réélection contestée d'Ahmadinejad en juin 2009.

La justice lui a également interdit de réaliser des films ou de quitter le pays pendant 20 ans.

Jafar Panahi a fait appel de ce jugement qui a suscité une vague de réprobation internationale.

Connu pour ses critiques sociales grinçantes, il est l'un des cinéastes de la «nouvelle vague» iranienne les plus connus à l'étranger.

Il a notamment reçu le Lion d'or à la Mostra de Venise en 2000 pour Le cercle et l'Ours d'argent à la Berlinale en 2006 pour Hors-jeu, et a été primé deux fois à Cannes.