Quelques réactions à la suite de l'annonce des nominations de la 13e Soirée des Jutra.

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> Sylvie Moreau (coanimatrice du gala)

«S’il y a une façon de qualifier les films québécois de 2010, je dirais que l’homme en arrache (rires). Dans le portrait global des films, il y a beaucoup d’hommes en crise, en situations extrêmes. Et il y a des points de vue très différents sur le sujet.»

«Mon approche de l’animation est résolument impliquée. Nous ne voulons pas être uniquement des liens d’un prix à un autre. On veut aussi créer un univers qui est cohérent, un écrin global à tout ce qui va se passer dans cette soirée. Ce gala sera ludique et vaguement éducatif (rires).»

«Je participe à l’écriture du gala. Depuis plusieurs années, j’écris beaucoup. C’est quelque chose que j’aime faire et en même temps, écrire fait partie de l’actrice que je veux être. J’aime les projets qui laisse de l’espace à notre personne.»

> Yves P. Pelletier (coanimateur du gala)

«Sylvie et moi sommes extrêmement complices. J’espère que ce sera contagieux. Sylvie a une très belle plume. C’est une fille de création et une fille de gang. Notre petit groupe de création est tissé serré.»

«Nous avons vu tous les longs métrages et on a envie de mettre ça en valeur, de faire un spectacle autour de tous les films qui se sont faits.»

«Je suis un peu triste que mon film (Le baiser du barbu) n’ait aucune nomination. J’aurais aimé par exemple une nomination pour la meilleure musique. Mais il y a tellement des films de qualité cette année que je suis quand même heureux d’être là.»

> Isabelle Miquelon (en nomination pour le prix de la meilleure actrice de soutien - La dernière fugue)

«C’est ma première nomination aux Jutra et j’espère que nos nominations (4) vont donner une seconde vie au film (qui porte sur le thème d’abréger ou non les souffrances du patriarche d’une famille). C’est un film d’actualité mais qui est demeuré très peu de temps en salle.»

«La presque totalité du film porte sur un repas de Noël où nous sommes réunis à table. On a passé un mois là-dessus, ce qui a créé une magie, une chimie très forte, où nous avons beaucoup improvisé.»

> Luc Déry (coproducteur avec Kim McCraw du filmIncendies)

«Depuis le début, c’est beaucoup Denis (Villeneuve) qui est sous les projecteurs. Mais là, il y a des artisans, qui travaillent un peu plus dans l’ombre, qui se retrouvent en nomination. Et c’est super. Que les deux comédiennes du film (Lubna Azabal et Mélissa Désormeaux-Poulin) soient en nomination pour le prix de la meilleure actrice ne nous met pas mal à l’aise. Au contraire, nous aurions été déçus que l’une d’entre elles soit oubliée.»

> Mélissa Désormeaux-Poulin (en nomination pour le prix de la meilleure actrice - Incendies)

«C’est la première fois que je suis en nomination. Ça me touche et ça me fait plaisir que ce soit avec Incendies. C’est un film marquant dans ma vie et un film marquant tout court.»

«Lorsque j’ai lu le scénario, je savais que l’histoire était forte, qu’il se passait quelque chose. Mais que le film fasse le tour du monde, non, je ne pensais pas à cela au moment du tournage. D’ailleurs, ce n’est pas quelque chose auquel je pense au moment de tourner. Je préfère me concentrer sur ce que je fais.»

«Que je sois dans la même catégorie que Lubna (Azabal), je dis Wow! car elle a fait un travail extraordinaire.»

> Denis Villeneuve (réalisateur d’Incendies)

«Ce qui fait que je me sens à l’aise avec des événements comme celui-ci (les Jutra) est que cela met en relief le travail de tout le monde. Pas juste le travail d’une seule personne.»

«La force du film, la grande qualité d’Incendies tient sur le travail de Mélissa et de Lubna. Donc, qu’elles soient toutes deux en nomination pour le prix de la meilleure actrice me fait super plaisir.»

«Depuis la projection de Polytechnique à Cannes, j’ai eu des offres du côté américain. Mais ce sont davantage des suggestions... Les gens qui s’occupent de moi à Los Angeles apprennent à me connaître et me font faire de belles rencontres. Je rencontre des gens qui sont intéressés par un certain cinéma, qui ont envie de produire un certain cinéma et qui ont signé de très bons films. Mais je n’ai pas d’attente de ce côté-là. Les Américains sont très forts sur la séduction, pour te faire sentir le meilleur au monde. Mais ils sont aussi très forts sur la saveur du mois, j’en suis conscient. Moi, j’ai envie de faire du cinéma, pas des coups d’éclat. Je vais peut-être rencontrer des gens avec qui je travaillerai sur un projet, mais je n’ai pas tant d’attentes que ça. Je me sens vacciné contre le rêve hollywoodien. Mon rêve serait de faire comme Iñárritu, soit de développer un projet à moi et de le faire avec un peu plus de moyens avec des gens de là-bas. Ça, c’est potentiellement possible. Je sais qui fait ça. Mais.... une chose à la fois.»

> Emmanuel Bilodeau (en nomination pour le prix du meilleur acteur - Curling)

«Nomination pour un personnage aussi rabat-joie... je suis content. D’autant plus que c’est du jeu très intérieur, très peu spectaculaire. D’être en nomination aux Jutra est donc extraordinaire.»

J’ai remporté pour Curling le prix du meilleur acteur au Festival de Locarno (Suisse) et déjà, j’hallucinais. Aux Jutra, je voyais qu’il y avait tellement de bons acteurs qui avaient fait de grandes performances que je n’y pensais pas. Il y en a aussi plein d’autres qui ne sont pas en nomination et qui le méritaient. Donc, le fait d’être en nomination, c’est ça, le prix.»

«Dans le passé, j’ai été trois fois en nomination aux Jutra pour un rôle de soutien et je l’ai remporté une fois avec Un crabe dans la tête (André Turpin). Mais depuis que les Jutra existent, je n’avais jamais fait de premier rôle. C’est en fait la première fois que j’avais un rôle principal au cinéma.