Un «passe-droit» peut-il solidifier une relation conjugale? Tous les personnages masculins de Hall Pass semblent le croire. Mais qu’advient-il réellement lorsqu’une femme permet à son mari de «sortir» du mariage pendant une semaine? Peter et Bobby Farrelly ont leur petite idée là-dessus.

Exaspérée par les regards que jette son mari sur à peu près tout ce qui porte jupon, une femme (Jenna Fischer) en vient à prendre une décision potentiellement lourde de conséquences. Elle donne un «passe-droit» à son homme. C’est-à-dire qu’elle lui permet de «sortir» du mariage pendant une semaine, histoire pour lui de se débarrasser enfin de cette irrépressible envie d’agir en grand ado, de bambocher à gauche et à droite, d’aller voir ailleurs où ses couilles le mènent.

Cet homme, c’est Rick (Owen Wilson). Il entraîne son meilleur ami Fred (Jason Sudeikis, «régulier» de Saturday Night Live) dans l’aventure. Lui aussi en mal de renouveau conjugal, Fred a d’ailleurs tout fait pour obtenir le fameux «passe-droit» de sa douce moitié (Christina Applegate).

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Tel est le point de départ de la nouvelle comédie de Peter et Bobby Farrelly, tandem reconnu pour son humour outrancier grâce à des films comme Dumb & Dumber ou There is Something About Mary.

Forcément, la réalité ne sera pas tout à fait à la hauteur des attentes des deux personnages. «Oui, il s’agit d’un fantasme bien masculin, a reconnu Peter, le plus volubile des deux frangins, au cours d’une conférence de presse tenue la semaine dernière à Los Angeles. Tous les hommes qui vivent en couple, ou en tout cas plusieurs d’entre eux, se plaisent à imaginer la vie qu’ils mèneraient s’ils étaient encore célibataires. Cela dit, je dirais que Hall Pass est l’ultime «chick flick»! Dans cette histoire, les gagnantes sont les épouses!»

«C’est vrai que, pendant le tournage, tu nous disais souvent que nous faisions Mystic Pizza!» a ajouté Owen Wilson.

Les femmes s’en mêlent
Au départ, il y avait un scénario écrit par Pete Jones, scénariste issu du projet Greenlight (HBO) et du cinéma indépendant. «Son scénario a été déposé sur notre bureau et nous avons beaucoup ri à la lecture», explique Peter Farrelly.

«Oui, c’était tellement bon qu’ils ont pratiquement tout réécrit!» ironise Pete Jones.

Si l’on se fie aux propos des Farrelly, ce scénario était un peu trop «promasculin».

«Quand ma femme a lu la première version du scénario, elle m’a dit qu’elle détestait les personnages féminins, trop passifs à son goût, ajoute l’un des coréalisateurs. Si les mecs ont droit à un passe-droit, les femmes devaient pouvoir en obtenir un. Et profiter tout autant de leur semaine de célibat.»

Ainsi, pendant que les gars, vêtus de leurs atours de losers de banlieue, tentent leur chance en faisant la tournée des endroits les plus improbables, les femmes, elles, ont de véritables occasions de mettre un peu de piquant dans leur vie.

Cela dit, comme dans tout film américain, la morale sera sauve. À vrai dire, l’outrance se révèle davantage ici dans le type d’humour très «premier degré» que privilégie le tandem depuis le début.

«Nous ne pensons toutefois jamais en ces termes, tient à préciser Peter Farrelly. Nous ne sommes pas dans une dynamique de surenchère, c’est-à-dire que nous n’éprouvons pas ce besoin d’aller plus loin dans l’outrance de film en film. Il n’y a pas de volonté délibérée de provoquer ni d’envie de choquer qui que ce soit. On essaie seulement de trouver un concept qui nous plaît et des gags qui nous font rire.»

Les frères Farrelly s’apprêtent maintenant à réaliser The Three Stooges, projet qu’ils caressent depuis très longtemps.

«Les trois Stooges ont eu une influence énorme sur nous, déclarent-ils. Nous avons grandi avec eux. Nous sommes très heureux que ce projet soit enfin à l’étape de la préproduction. D’ici un mois, nous serons probablement en mesure d’annoncer les noms des comédiens. Présentement, on rencontre à peu près tout le monde!»

Hall Pass (Le passe-droit en version française) prend l’affiche le 25 février. Les frais de voyage ont été payés par Warner Bros.