Trois ans après avoir fait ses premiers pas en animation avec Arthur et les Minimoys, Luc Besson revient avec les deuxième et troisième volets de ce feuilleton aventuro-écolo-comico-familial. Discussion… animée.

Il a fallu trois ans à Luc Besson pour réaliser la suite d’Arthur et les MinimoysArthur et la vengeance de Malthazar et Arthur  3: La guerre des deux mondes, produits en même temps et formant un seul film, trop long par contre pour n’en être vraiment qu’un. D’où la décision de le couper en deux, «comme ça se fait beaucoup aujourd’hui», a indiqué le cinéaste, joint par La Presse à Paris dans les bureaux d’EuropaCorp.

D’ailleurs, La vengeance de Malthazar se termine sur une note qui rappelle – à l’échelle des plus jeunes, bien sûr – les dernières images de la première partie de Harry Potter et les reliques de la mort. Sauf qu’ici, le public n’aura pas à attendre un an pour découvrir ce qui arrive après ce climax dramatique: Arthur 2 et 3 prennent l’affiche à deux semaines d’intervalle.

Mêlant les personnages et décors réalisés en animation 3D par la firme BUF à des acteurs évoluant dans de véritables lieux, le feuilleton Arthur suit un garçon (Freddy Highmore) qui passe beaucoup de temps chez ses grands-parents, dans la campagne américaine.

Dans le jardin de la propriété ancestrale, il découvre des géants noirs qui le mettent en contact avec des personnages de deux millimètres de hauteur appelés Minimoys. Ils vivent en harmonie avec la nature. Un équilibre millénaire troublé par le machiavélique Malthazar, qui veut usurper le trône du roi du petit peuple – mettant ainsi en danger la vie de la princesse Sélénia et de son petit frère Bétamèche, respectivement devenus grand amour et meilleur ami d’Arthur dans le volet inaugural de la trilogie.

Combat sans merci
Un combat sans merci qui, dans les deux nouveaux films, se décline à un rythme tout à fait «bessonien». Action, explosions, courses «motorisées», et ce, dans le but de sauver Daisy Town de l’invasion «malthazarienne». Une ville colorée, que celle-là. Aux habitants naïfs et bon enfant. Très début des années 60. Un choix de Luc Besson. Un peu parce qu’Arthur tient de lui – «en plus courageux» – et qu’il est lui-même né dans cette décennie; et surtout parce que notre époque ne pouvait accueillir «son» Arthur: «Avec les insecticides, les tondeuses... Je ne parvenais pas à placer l’histoire aujourd’hui», explique-t-il.

C’est en situant Arthur dans les sixties que le choix des États-Unis comme lieu de l’action s’est imposé: «L’Amérique de ces années-là était joyeuse, florissante, alors que la France et l’Europe étaient encore à panser les plaies de la guerre.» Les trois films ont donc été pensés – distribution, voix originale des personnages animés – en anglais. Pour transmettre des messages qui sont, eux, universels. Ainsi, le petit garçon se réfugiant dans un monde (que l’on peut penser) imaginaire vit sur tous les continents. Le message concernant l’écologie, puisqu’il est ici très présent, touche tout le monde: «Et il a plus de chances d’être compris et adopté par les petits s’il n’est pas transmis par les parents», s’amuse Luc Besson.

Relation père-fils
À ce sujet, il est fier de la manière dont la relation père-fils évolue dans les trois films. Le temps a passé entre le premier volet et les deux autres, Arthur a donc changé et son papa aussi: «Le père d’Arthur est un homme qui ne parle pas beaucoup à son fils. Il est de cette génération qui disait aux enfants: «Vous n’avez pas connu la guerre, alors soyez donc heureux.» Mais à la fin du troisième film, on assiste à sa rédemption, en quelque sorte. Il prend conscience qu’il n’a pas toujours été un bon père et on sent qu’un changement va vraiment se produire dans sa relation avec son fils», raconte le cinéaste qui, s’il a aimé cette incursion dans l’animation, ne se voit pas reprendre les rênes de ce genre de projet.

L’écriture de scénarios, oui. Pas la réalisation. «D’un côté, vous avez ce sentiment d’être le créateur ultime parce que vous pouvez absolument tout contrôler. D’un autre côté, une fois l’euphorie des premiers temps passée, vous vous rendez compte que vous vous ennuyez du facteur humain présent sur un plateau de tournage. C’est la différence entre jouer au foot sur une console et y jouer sur un terrain, avec 10 copains.» Voilà qui fait image.

Arthur et la vengeance de Malthazar prend l’affiche le 25 février, et Arthur 3: La guerre des deux mondes, le 11 mars.