Alors que l’Ours d’or du Festival international du film de Berlin a été décerné à un film iranien, samedi, le tout récent En terrains connus, du réalisateur québécois Stéphane Lafleur, a reçu le prix du Jury Oecuménique.

Le drame mettant en vedette Fanny Mallette, Francis La Haye et Michel Daigle était présenté dans le cadre du Forum du Festival de Berlin. Le jury a indiqué que le long-métrage de M. Lafleur, qui a aussi réalisé

Continental, pour un film sans fusil, était «profondément original» dans sa façon de démontrer les impacts que peuvent avoir certains événements sur les relations interpersonnelles.

En terrains connus, qui a ouvert les 29e Rendez-vous du cinéma québécois, le 16 février, a été chaudement accueilli par le public berlinois, selon les producteurs du film, Luc Déry et Kim McCraw.

Un autre film québécois, Dimanche de Patrick Doyon, a reçu une mention spéciale dans la catégorie Generation Kplus – Short Films. Ce film, produit par l'ONF, raconte l'histoire d'un garçon qui décide de placer des pièces de monnaie au passage du train, dans le but de se sortir de l'ennui dominical.

Le film du réalisateur iranien Asghar Farhadi Jodaeiye Nader az Simin (Nader et Simin, une séparation) a été sacré meilleur film, alors que ce long-métrage a aussi obtenu les récompenses attribuées pour le meilleur acteur (Peyman Moadi) et la meilleure actrice (Leila Hatami).

Le réalisateur iranien a soutenu qu’il n’aurait jamais cru obtenir un tel prix. «Cet honneur est une excellente occasion de songer au grand peuple de mon pays - le pays où j’ai grandi, et qui m’a apporté mes histoires», a ajouté M. Farhadi.

Le film raconte la déchirure d’un couple et les divergences d’opinions entre un mode de vie traditionnel et moderne. L’épouse tente sans succès de divorcer de son mari, après qu’il eut refusé de quitter l’Iran avec leur fille. Le mari évoque l’état de santé de son père, souffrant de la maladie d’Alzheimer, pour justifier son désir de demeurer au pays.

Il y a deux ans, M. Farhadi avait été sacré meilleur réalisateur au même festival pour son film About Elly.

Ulrich Koehler a obtenu pour sa part le trophée du meilleur réalisateur pour La maladie endormie (Sleeping Sickness). Le film relate la vie d’un travailleur humanitaire ayant oeuvré en Afrique, et dont l’aliénation de son épouse croît sans cesse.

L’Ours d’argent a été attribué au cinéaste hongrois Bela Tarr pour Le cheval de Turin (Turin’s Horse), une oeuvre minimaliste à propos d’un fermier et son cheval.

Le premier long métrage de la réalisatrice argentine Paula Markovitch, Le prix (The Prize), a raflé deux statuettes pour sa qualité artistique exceptionnelle.

Le pardon du sang (The Forgiveness of Blood), un drame ayant pour théâtre l’Albanie et tourné par le réalisateur américain Joshua Marston, a obtenu le prix du meilleur scénario.

Le prix Alfred Bauer, récompensant l’innovation, a été décerné au film du réalisateur allemand Andres Veiel Si ce n’est pas nous, alors qui (If not us, who). Le film raconte les débuts des leaders d’une faction d’extrême-gauche de l’Armée rouge.

Les prix de la 61e Berlinale ont été décernés par un jury de six membres, présidé par l’actrice Isabella Rossellini.