Malgré ses vaisseaux spatiaux, ses extraterrestres et ses effets spéciaux, Battle: Los Angeles est avant tout un film de guerre, assurent son réalisateur, Jonathan Liebesman, et ses têtes d'affiche, Michelle Rodriguez, Aaron Eckhart et Ramon Rodriguez. Ils s'expliquent.

«Un beau cauchemar.» C'est ainsi qu'Aaron Eckhart résumait, lors de rencontres de presse tenues à Los Angeles, son expérience sur le plateau de Battle: Los Angeles de Jonathan Liebesman. Un beau cauchemar qui s'est terminé par trois semaines à jouer avec un bras cassé, conséquence d'une mauvaise chute devant la caméra. «Psychologiquement et physiquement, ça a été le tournage le plus difficile de ma carrière, mais j'étais triste quand ça a été terminé», assure l'acteur de 43 ans qui incarne ici le sergent d'état-major Nantz.

«Pendant des jours, on était sur ce tronçon d'autoroute fermé, avec des voitures partout, portières ouvertes, renversées... Il n'y avait pas besoin d'imaginer. En plus, il y a la manière dont on a tourné, de façon presque documentaire. On y était, dans cette guerre. C'est juste que nos ennemis étaient des extraterrestres», raconte pour sa part Michelle Rodriguez, qui interprète le sergent technicien Elena Santos.

Ils font tous deux partie du même peloton. Leur mission, pendant ces 24 heures où le ciel de Los Angeles - et de plusieurs autres grandes cités du monde - s'est ouvert sur les vaisseaux spatiaux d'extraterrestres ennemis: sauver des civils coincés derrière les lignes.

Un projet qui les a intéressés pour des raisons semblables à celles du réalisateur Jonathan Liebesman (Darkness Falls, Texas Chainsaw Massacre: The Beginning): la cohabitation du film de guerre et du film de science-fiction. «Ce sont mes deux genres préférés», note le réalisateur qui commencera dans quelques jours le tournage de Wrath of the Titans et qui s'est battu pour avoir les commandes de Battle: Los Angeles. «Pourquoi? À ce stade de ma carrière, je ne suis en haut de la liste de personne.»

Se battre, ça signifie descendre dans les rues de Los Angeles, filmer, apprendre à travailler avec des programmes pouvant «insérer» des extraterrestres dans ses images, monter, éditer, présenter le tout aux producteurs. Et, plus tard, à sa tête d'affiche, Aaron Eckhart, attaché au projet depuis que le scénario de Chris Bertolini circulait à Hollywood: «Je voulais faire ce film, j'aime cette atmosphère d'organisation et de chaos quand on est dans la merde jusqu'au cou, parce que si «mes» hommes sont des marines parfaitement entraînés, ils sont aussi très jeunes.»

Parmi «ses» hommes, une femme. Le sergent technicien Santos. Un rôle dont Michelle Rodriguez, elle, a hérité à la dernière minute. «Au départ, le personnage était peu approfondi, raconte-t-elle. Il fallait simplement quelqu'un pour expliquer ce qui se passait, ce que voulaient ces extraterrestres, quels étaient leurs moyens de défense.»

La comédienne, qui voit son rôle, ici, comme moins physique que ce à quoi elle est habituée (pensons Machete et Avatar) et plus cérébral, a ainsi fait des recherches sur les algorithmes, les fréquences électromagnétiques et autres b.a.-ba scientifique (!) afin de comprendre le jargon de Santos. Elle le comprend au point de vous assurer qu'il y a «une seule erreur, pas grave, dans le scénario» - et, oui, elle vous l'explique, vous mitraillant de données et techno-blabla.

Une fois lancée dans le projet, 70 jours de tournage en Louisiane l'attendaient. Les membres de l'escadron fictif et elle. C'est peu mais c'était suffisant: «Nous avons tourné caméra à l'épaule, en mode quasi documentaire, ce qui donne plus de souplesse et permet de faire beaucoup plus en moins de temps», explique Jonathan Liebesman qui, dans les huit mois de production qui ont suivi, s'est attelé aux effets spéciaux - et, aussi, «à adapter ce qui était dans ma tête à ce que j'avais tourné». Souplesse encore.

Là où il n'en a pas, c'est quand il est question du fameux camp d'entraînement que ses acteurs ont eu à vivre pendant trois semaines, avant le début du tournage, à Sheveport. Ils se sont entraînés, ont appris à manier des armes, ont couru, grimpé, mangé, dormi.

Y a-t-il participé? «F... no!» La réponse fuse. Mais les réalisateurs des films de guerre qu'il préfère, Blackhawk Down et Saving Private Ryan, ont fait vivre cela aux membres de leur distribution. Il tenait à ce que les Aaron Eckhart, Michelle Rodriguez et autres Ramon Rodriguez fassent de même. Pour qu'ils deviennent vraiment un escadron, qu'ils aient un esprit de corps. «Ils devaient s'adresser les uns aux autres selon leur rang et agir en fonction de leur rang.»

Car le comportement d'un officier n'est pas celui d'un soldat. Ramon Rodriguez, qui incarne le second lieutenant William Martinez, l'a découvert quand il a envoyé le scénario à un de ses amis, qui fait partie de la marine américaine: «Il est soldat... et il a été fâché que j'interprète un officier: c'était presque une trahison pour lui. Mais il a aimé le scénario, il a trouvé que ça reflète leur réalité.» Celle de la guerre. Contre d'autres humains, par contre. La menace ne vient pas toujours du ciel.

Battle: Los Angeles (Mission: Los Angeles) prend l'affiche le 11 mars.

Les frais de voyage ont été payés par Sony Pictures.