Il s'assoit au bureau, devant une fenêtre donnant sur le Pacifique. Le paysage est celui de Battle: Los Angeles. Il n'y manque que des extraterrestres vindicatifs. Aaron Eckhart ne se plaint pas de leur «absence». Même s'il a adoré son expérience dans le film de Jonathan Liebesman.

«Je ne me sentais pas prêt à jouer dans des films d'action quand j'étais plus jeune. J'avais des choses à prouver et je n'allais pas naturellement vers les gros films produits par les studios. Mais maintenant, c'est ce que je veux faire pour les prochaines années. Parce que j'ai confiance en moi, je connais le processus et je sais à quel point ces films-là peuvent être bien faits», assure celui que l'on a découvert dans les films de Neil LaBute (In the Company of Men) et que l'on a vu par la suite dans des longs métrages aussi différents que Conversations with Other Women, Erin Brockovich, Thank You For Smoking, The Dark Knight et autres Rabbit Hole.

Les étiquettes, très peu pour lui. La variété de personnages, de genres et de tons, par contre, amenez-en! «Je fais partie du milieu depuis longtemps et j'ai la «permission» de toucher à tout parce que personne ne peut me mettre le doigt dessus, ne sait trop quoi faire avec moi. Alors, je peux essayer des trucs», s'amuse-t-il.

Il s'amuse, en effet, car il n'a jamais perdu de vue que jouer... eh bien, c'est jouer. Et jouer, il en rêve depuis qu'il a 14 ans. Comme tant d'autres, il a fait partie d'une pièce de théâtre à l'école secondaire. Comme tant d'autres, il a eu le coup de foudre. La différence: «À partir de là, je me suis toujours estimé et dit acteur. Je n'ai jamais, pas une seule seconde, pensé faire autre chose dans la vie.» Même si, affirme-t-il, ce n'est pas facile pour lui. «Je ne suis pas un naturel.»

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Il travaille donc très fort ses personnages, les porte en lui pendant tout le tournage. Léger et agréable, le temps de No Reservations. Plus lourd, celui de Rabbit Hole. Mais entre les tournages, il profite de la vie. «Je surfe, je fais du vélo, et je pratique le jujitsu avec un entraîneur français», indique celui qui, en fin d'entrevue, révèle son excellente maîtrise du français: il a vécu deux ans à Montpellier et à Aix-en-Provence; il rêve à présent de s'installer à Paris.

Auparavant, en avril, il fera un détour par Montréal - puis Bruxelles - où il tournera le thriller The Expatriate du réalisateur allemand Philipp Stölzl (à qui l'on doit Nordwand, probablement l'un des meilleurs longs métrages d'alpinisme jamais tournés). Après? Il rigole. «Tous les acteurs rêvent de faire un film de guerre, un western... euh, et un film de poker! Il me reste quelques genres à explorer.» Nul doute qu'il le fera.