Dans Limitless, Bradley Cooper est accro à une pilule ayant pour effet de bonifier les facultés d'un individu. Dans les faits, l'acteur a eu l'occasion de donner la réplique à son idole Robert De Niro. À ses yeux, cela vaut bien toutes les drogues dures du monde.

Apprendre à jouer du piano comme un virtuose en quelques semaines à peine? Maîtriser une langue étrangère en moins de temps encore? Se tenir toujours au sommet de ses propres capacités physiques et intellectuelles? Est-il possible d'être une version «parfaite» de soi-même, en fait? Dans Limitless, si. Grâce à une pilule.

L'intrigue du film se resserre autour d'un écrivain en panne d'inspiration dont la vie change complètement le jour où, par un concours de circonstances, il consomme la mystérieuse pilule NZT. Cette drogue expérimentale, qui fait l'objet de bien des convoitises, permet ainsi au jeune homme de conquérir Wall Street en un rien de temps. Il devient dans la foulée le bras droit de l'un des plus puissants nababs du pays, juste au moment où ce dernier prépare dans les coulisses l'une des plus importantes transactions financières de l'histoire. Évidemment, tout conte de fées comporte un revers. Celui de Limitless sera dramatique. Des vies seront en péril.

Cette adaptation du roman d'Alan Glynn The Dark Fields est née grâce à la pugnacité de la scénariste Leslie Dixon (Hairspray, The Thomas Crown Affair). Cette dernière a en effet tenu à développer son scénario de façon autonome pour ensuite aller le soumettre à des studios spécialisés dans des créneaux plus singuliers. Réalisé par Neil Burger (The Illusionist), Limitless met en vedette Bradley Cooper, Abbie Cornish, et un certain... Robert De Niro.

La rencontre d'une idole

Cooper, dont la carrière a pris un nouvel élan depuis l'énorme succès de The Hangover, a dû se pincer quelques fois avant de se rendre compte qu'il donnait bel et bien la réplique à son idole absolue.

«Au moment où l'on m'a confié le rôle, je ne savais même pas que Robert De Niro était pressenti pour le rôle du nabab, a-t-il expliqué au cours d'une conférence de presse tenue à New York la semaine dernière. Si je suis un acteur aujourd'hui, c'est grâce à lui. Et aux films dans lesquels il a joué. Je les ai tous vus. Quand j'étais ado, Robert était venu nous rendre visite à l'école. Je m'étais préparé comme un fou car je voulais lui poser une question à propos d'Awakenings. J'ai finalement réussi à la lui poser et il m'a dit que c'était une très bonne question. J'ai alors senti comme un faisceau de lumière se diriger tout droit sur ma poitrine!»

Vingt ans plus tard, Cooper s'est retrouvé à recevoir le légendaire acteur, en compagnie du réalisateur, pour tenter de le convaincre d'être de l'aventure de Limitless.

L'acteur fétiche de Scorsese, qui retrouvera bientôt le réalisateur de Raging Bull en compagnie de Joe Pesci et Al Pacino pour le film The Irishman, a donné son accord à la fin de la rencontre, même s'il s'agit d'un rôle secondaire.

«J'aime bien parfois m'abandonner et ne pas prendre tout un film sur mes épaules, a commenté De Niro, peu loquace dans ce genre d'exercice. Même si un rôle peut paraître moins consistant, il arrive qu'on accepte simplement parce

qu'on aime les gens qui sont impliqués dans le projet. Et on a envie de travailler avec eux. Je peux dire que Limitless fut une très belle expérience pour moi.»

Au-delà des étiquettes

L'expérience fut tout aussi concluante pour Bradley Cooper. Non seulement a-t-il pu côtoyer son idole pendant quelques jours, mais le personnage d'Eddie, qui louvoie entre les bas-fonds et les sommets, lui a permis d'élargir son registre.

«Je n'ai pas eu le sentiment de porter le poids de cette histoire car il s'agit d'abord et avant tout du film de Neil Burger, soutient-il. Je ressentirai ce genre de pression le jour où je réaliserai un film moi-même. J'ai certainement l'intention de m'y atteler. Mais je ne sais pas encore quand!»

L'acteur ne craint pas non plus les étiquettes. Son «emploi» a d'ailleurs changé fréquemment au fil des ans.

«Je suis passé du bon gars de la série Alias au salaud de The Wedding Crashers, fait-il remarquer. Aujourd'hui, je suis celui qui a joué dans un film à succès destiné à un public adulte. Je n'ai pas peur de ça. Mon ambition est simplement de travailler avec les meilleurs, peu importe le genre du film ou le type de rôle. Il est bien évident que le rayonnement dont a bénéficié The Hangover me donne maintenant accès à des rôles qui ne m'étaient pas offerts auparavant. Je ne suis pas convaincu qu'on m'aurait choisi pour Limitless il y a deux ans. Ainsi en est-il dans ce métier.»

Incidemment, Cooper a retrouvé la bande de The Hangover pour un deuxième volet, lequel prendra l'affiche le 26 mai prochain. L'acteur a d'ailleurs profité de cette conférence de presse pour couper court aux rumeurs voulant que Charlie Sheen soit vu dansThe Hangover Part II. «Le film ayant déjà été tourné et mis en boîte, il me semble que si Charlie Sheen était venu faire quelque chose, je l'aurais su!»

_________________________________________________________________
Limitless (Sans limites en version française) prend l'affiche vendredi. Les frais de voyage ont été payés par Alliance Vivafilm (Relativity Media).