La vitalité du nouveau cinéma latino ne fait plus de doute. La deuxième édition du FCLM (Festival du cinéma latino-américain de Montréal) le confirmera du 1er au 24 avril au Cinéma du Parc, avec un menu encore plus riche, fictions et documentaires confondus.

«Ce n'est plus seulement bon en qualité, c'est aussi bon en quantité. Nous sommes passés de 27 films à 45», résume fièrement Yuri Berger, qui dévoilait hier sa programmation.

Ceci expliquant cela, le FCLM s'étirera désormais sur trois semaines. Et contrairement à l'an passé, quelques acteurs et réalisateurs viendront en personne pour commenter leurs films. Cela inclut notamment le cinéaste expérimental Alejandro Jodorowsky, qui profitera de son passage au Symfolium de François Gourd pour présenter La montagne sacrée et Santa Sangre, deux classiques de son oeuvre unique et hallucinogène (samedi 2 avril).

Ce sera la seule concession envers la vieille garde. Car le FCLM se veut avant tout le reflet du nouveau cinéma latino-américain qui, comme chacun sait, est actuellement en ébullition. Non seulement tous les films à l'horaire sont-ils l'oeuvre de jeunes cinéastes qui montent, mais plusieurs ont déjà fait leur marque sur le circuit international.

C'est notamment le cas de Carancho, de Pablo Trapero, qui a représenté l'Argentine aux derniers Oscars (film d'ouverture, 1er avril), d'El Hombre de Al Lado, de l'Argentin Mariano Cohn (8 avril, 14 avril) et de Todos Tus Muertos, du Colombien Carlos Moreno (1er avril, 15 avril) qui ont tous deux gagné des prix World Cinema au festival de Sundance, de Malas Intenciones, de la Péruvienne Rosario Garcia-Montero, candidat au meilleur premier film à la dernière Berlinale (3 et 8 avril), et d'Octubre, des Péruviens Daniel et Diego Vega, prix du Jury dans la catégorie Un certain regard, au festival de Cannes en 2010 (22, 23, 24 avril).

Parmi les autres films à retenir, on mentionnera Abel, première réalisation du jeune acteur de Y Tu Mama Tambien, Diego Luna (16 et 17 avril), le contemplatif Nostalgia por la Luz, du Chilien Patricio Guzman (3 avril, 19 avril), le grand-guignolesque Finisterrae, une histoire de fantômes au traitement unique (9 et 22 avril), deux rares films d'Amérique centrale, soit Agua Fria del Mar du Costa-Rica (3 et 18 avril) et Las Marimbas del Infierno, du Guatemala (2 et 17 avril), sans oublier le documentaire The Two Escobars, sur le destin croisé d'un baron de la drogue et d'un footballeur portant le même nom (4 et 10 avril).

«Ça fait longtemps qu'on en parle, mais ça y est: on est arrivés au moment où la relève reprend le flambeau, conclut M. Berger. Et ce qu'elle montre, c'est qu'il n'y a pas besoin de formule pour faire du cinéma divertissant et intelligent. Il y a tellement de bons films, je n'aurais jamais pu caser tout ça dans deux semaines...»