La recherche de financement en création cinématographique n'est pas une sinécure. Et se termine trop souvent par des refus. Face à cette réalité, de nouvelles idées de financement émergent au fil du temps. Dont Yonder, organisme sans but lucratif qui a pour objectif d'aider des artistes émergents à financer des projets de création originaux et qui ont de la difficulté à se trouver un canal de financement.

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«Je crois que ça n'a pas de sens que des artistes qui ont des projets de création super intéressants éprouvent autant de difficultés à obtenir des subventions», estime Françoise Lavoie-Pilote, idéatrice et fondatrice du projet. Enseignante à l'UQÀM et artiste multimédias, cette dernière a vécu plus d'une fois l'expérience des refus. De là l'idée d'ouvrir de nouvelles avenues où l'on fera entre autres appel à l'aide du privé.

Elle a fondé Yonder en compagnie des producteurs Michel David (La Cavalerie) et Antonello Cozzolino (Cirrus Communications). «Yonder» est un mot norvégien qui évoque un lieu qui n'existe pas, un quelque part entre le réel et l'imaginaire. Ce qui se veut, on l'aura compris, en harmonie avec l'organisme et sa vocation.

Jeudi soir dernier, les membres de Yonder ont tenu une première soirée de financement, joliment intitulée Yonderful. Une douzaine d'étudiants de l'UQÀM, proche de Mme Lavoie-Pilote, ont pris en charge (avec aplomb) l'organisation de la soirée qui a rassemblé quelques centaines de personnes. Le réalisateur Simon Olivier Fecteau en était le porte-parole.

«C'est une cause qui se marie parfaitement à mon propre parcours, indique le réalisateur des capsules En audition avec Simon en entrevue à La Presse. Regardez toute l'effervescence qui habite actuellement notre cinéma québécois. Ce mouvement ne doit pas s'éteindre. Yonder est pour moi une forme originale d'encouragement à la création.»

Comme dans les institutions

Comment tout cela va fonctionner? Un peu comme avec les institutions publiques de financement. Les candidats qui ont des projets de fiction tels des courts métrages, des capsules vidéo en ligne, des installations multimédias, soumettent un dossier de présentation. Ceux-ci seront évalués par un comité indépendant et des subventions d'entre 3000 $ et 10 000 $ seront attribuées.

«Mon idéal est que nous puissions amorcer nos activités en finançant trois projets, dit Mme Lavoie-Pilote dont l'actuel projet de création ne sera pas soumis pour des raisons évidentes de conflit d'intérêts. Tout va dépendre des appuis que nous recevrons du milieu. Les boursiers seront ensuite pris en charge par un comité de suivi. Ils seront imputables.»

Déjà, elle a recueilli des appuis chez Alliance Vivafilm et Locations Michel Trudel. Les producteurs Michel David et Antonello Cozzolino constituent aussi des alliés de taille pour aider dans la recherche de commanditaires.

«Il a d'abord été dit que Yonder est là pour des projets refusés par les institutions, dit M. Cozzolino. Je dirais plutôt que ce sont des projets dont l'originalité fait en sorte qu'ils ne trouvent pas leur place dans les barèmes traditionnels de financement. Il faut encourager ce mouvement fort qui nous vient de la relève.»

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Pour en savoir plus: www.projetyonder.com