La Quinzaine des réalisateurs à Cannes, pendant le festival, aura une pensée le 12 mai pour le cinéaste iranien Jafar Panahi, retenu dans son pays et sous le coup d’une peine d’emprisonnement de six ans et de 20 ans d’interdiction de tourner.

La Société des réalisateurs de films (SRF) lui remettra sur la Croisette le «Carrosse d’or» qui a coutume, chaque année, de distinguer un cinéaste en marge des festivités comme le furent par le passé Clint Eastwood, Nanni Moretti, David Cronenberg, Jim Jarmush ou Agnès Varda l’an passé.

«Parce qu'aucun cinéaste, aucun auteur ne peut rester indifférent à la violence d'une telle décision, la SRF promet de briser le silence imposé à Jafar Panahi et de se mobiliser pour la liberté d'expression», expliquent les réalisateurs dans un communiqué.

Appelé à siéger au jury de Cannes l’an dernier, Jafar Panahi avait été privé de fête. Cette année, ayant fait appel de sa condamnation, il attend la décision de la justice assigné à résidence, chez lui à Téhéran.

Outre le «Carrosse d’or», la Croisette rediffusera Offside, fim de Jafar Panahi tourné en 2005 - également programmé le 13 mai sur la chaine française Canal Plus-. Une table ronde sur le thème «Faire des films sous une dictature» témoignera du travail des cinéastes en Iran et ailleurs.

Comme l’an dernier au jury, un siège vide symbolisera l’absence de Jafar Panahi toute la durée du festival du 11 au 22 mai à l’orchestre du Théâtre Croisette, lieu des projections de la Quinzaine des réalisateurs.