L’Égypte sera cette année le premier pays invité du Festival de Cannes qui inaugure ainsi un hommage annuel aux grands pays du cinéma, avec un programme spécial de projections et de festivités le 18 mai.

«Cette journée, sur laquelle planera le souvenir du regretté Youssef Chahine (mort en 2008), permettra de mettre l’accent sur les forces vives du cinéma égyptien qui sera représenté par des réalisateurs, des acteurs, des producteurs, des techniciens», ont indiqué jeudi les organisateurs du festival dans un communiqué.

Mais, a précisé à l’AFP le délégué général du festival, Thierry Frémaux, «le choix de l’Égypte n’est pas seulement motivé par les événements récents dans toute la région: il s’agit d’abord de rendre hommage à un grand pays de cinéma».

Le président égyptien Hosni Moubarak a été contraint de quitter le pouvoir le 10 février après plus de deux semaines de manifestations populaires.

Ces 18 jours de manifestations - à partir du 25 janvier - ont d’ailleurs inspiré la première oeuvre projetée le 18 mai: 18 jours réunit les courts métrages de dix réalisateurs (Sherif Arafa, Yousry Nasrallah, Mariam Abou Ouf, Marwan Hamed, Mohamed Aly, Kamla Abou Zikri, Sherif El Bendari, Khaled Marei, Ahmad Abdallah et Ahmad Alaa), tournés dans l’urgence, «sans budget et de manière complètement bénévole», précise le Festival de Cannes.

Ils ont ainsi réalisé avec 20 comédiens «dix histoires qu’ils ont vécues, entendues ou imaginées» et «les recettes de ce film seront consacrées à l’organisation de convois d’éducation politique et civique dans les villages égyptiens».

La projection sera suivie d’un dîner officiel organisé en l’honneur de l’Égypte et d’un concert de West El Bala.

Deux longs métrages égyptiens seront également présentés, l’un dans la sélection «Cannes Classics», avec une copie neuve du Facteur (Al Bostagui) d’Hussein Kamal (1968) et Le cri d’une fourmi de Sameh Abdel Aziz (2011).

Par ailleurs, le festival proposera un documentaire inédit sur la révolution de jasmin, en Tunisie, Plus jamais peur de Mourad Ben Cheikh (Tunisie), et The Big Fix (Surdose) de Josh Tickell (États-Unis), documentaire environnemental produit par Peter Fonda.

Des séances destinées aux lycéens programmeront enfin Les hommes libres d’Ismäel Ferrouki (Maroc/France) avec Michael Lonsdale et Tahar Rahim, et Prodigies (La nuit des enfants rois), film d’animation d’Antoine Charreyron.